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Angela Merkel perd de sa superbe

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Le weekend dernier, le parti conservateur d’Angela Merkel a subi une défaite électorale d’envergure, dans l’Etat régional le plus peuplé d’Allemagne. A cela s’ajoute, la nouvelle relation avec la France qui va vraisemblablement  fragiliser un peu plus la chancelière sur le plan européen.

Les sociaux-démocrates (SPD) ont connu un succès conséquent ce dimanche, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, un Etat régional important, comptant 18 millions d’habitants. Ils ont remporté l’élection avec 39,1% des suffrages accompagnés par leurs alliés Verts (11,3%). Cette victoire n’est pas une surprise étant donné que cette région est à gauche depuis de nombreuses années. En revanche, la nouveauté est que le CDU, parti chrétien-démocrate de la chancelière, a subi une déroute mémorable avec un score de 26,3% enregistrant là son pire résultat de l’histoire dans cette région.

La chancelière a évoqué une « défaite douloureuse et amère », et bien que ce soit son ministre de l’Environnement, Norbert Röttgen, qui était en lice et que ça ne soit qu’une élection régionale et non les élections législatives, qui se dérouleront à l’automne 2013, c’est bien Angela Merkel qui apparaît comme la (grande) perdante de cette élection.

Cette défaite du parti d’Angela Merkel, le CDU, a engendré une accentuation de la contestation de la politique  d’austérité menée à bien par A.Merkel. Cette dernière a annoncé qu’elle entamerait d’ici peu un dialogue avec ses opposants, notamment sur sa politique budgétaire, de plus en plus contestée. En effet, elle a besoin de leurs voix afin que le pacte budgétaire soit ratifié par le Parlement allemand. Au cours des négociations, le SPD et les Verts ont fait savoir qu’ils voulaient  que soit instaurée une taxe sur les transactions financières ainsi que des mesures pour la croissance.

Cela rappelle les désirs du nouveau président français, qui souhaite une modification du pacte budgétaire européen. La rencontre avec François Hollande avait d’ailleurs lieu ce mardi soir et il a notamment été question de la Grèce et de l’éventuelle révision du traité budgétaire, adopté en mars dernier par 25 des 27 pays de l’UE. La question grecque a débouché sur un point concordant : aucun des deux bords ne souhaite voir la Grèce quitter la zone euro. Pour ce qui est d’ajouter le volet de la croissance au traité budgétaire, la chancelière et le président français n’ont pas trouvé d’accord mais quelques points convergents sont apparus.

Ainsi, la leader du CDU a connu en peu de temps deux désagréments de taille : la désapprobation (partielle) de sa politique économique par, le tout récemment élu, François Hollande et une force d’opposition galvanisée par cette victoire régionale et une défaite importante du CDU.

Toutefois la chancelière est fragilisée mais très loin d’être désapprouvée, tous les sondages nationaux montrant un soutien conséquent du peuple allemand envers la politique d’austérité entreprise par le gouvernement. Par ailleurs, cette défaite électorale n’aura pas changé la donne pour François Hollande, qui n’a pas réussi à résoudre tous les points de divergence avec Angela Merkel, à l’issue de leur rencontre ce mardi soir. Le conseil européen, qui se déroulera le 23 mai prochain, permettra de débattre à nouveau de tous les points de désaccords idéologiques entre François Hollande, intronisé chef de file des européens contre la politique d’austérité à tout prix prônée par Angela Merkel.

 

 


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