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Portugal : une austérité budgétaire en sursis

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Il y a maintenant plus d’un an, le Portugal faisait appel à l’aide du FMI et de l’Union Européenne dans le cadre d’un plan de sauvetage qui, colossal avait alors permis au pays de subvenir à ses besoins immédiats en trésorerie. Quelques temps après, un premier plan de rigueur intervenait, signifiant par là, le début de l’austérité pour le pays. Aujourd’hui, cette austérité est sur le point d’être assouplie : hier, face à l’ampleur des manifestations ayant suivi l’annonce du gouvernement de renforcer les mesures d’austérité en vigueur dans le pays, le gouvernement s’est dit prêt à abandonner ces mesures, calmant par là la fureur de la population portugaise, mais posant aussi, la question de la réaction des créanciers du Portugal.

78 milliards d’euros : tel est le montant de l’aide attribuée conjointement par le FMI et l’Union Européenne au Portugal en mai 2011, une aide qui s’était alors avérée nécessaire face à l’ampleur des déficits de l’économie portugaise, à l’époque fortement affectée par la crise de la dette de la zone euro et par une première dégradation de sa note souveraine qui avait alors signifié pour le pays, l’augmentation de ses taux d’emprunt. Corollaires de ce soutien, des mesures d’austérité apparaissaient quelques temps après, une première fois portées par le gouvernement de José Sócrates et du Parti socialiste, puis poursuivies par Pedro Passos Coelho et le Parti social-démocrate, catapultés à la tête du pays lors des élections législatives de juin 2011. Principaux effets de ces mesures, les salaires dans la fonction publique et les retraites diminuèrent, avec pour but de réduire un déficit public colossal, chiffré à plus de 8% du PIB fin mars 2011.

Aujourd’hui, force est de constater que ces mesures ont plutôt bien réussi : à la suite de ces plans d’austérité, le déficit public du pays a fortement baissé, dépassant même les espérances des créanciers qui, au moment de l’attribution du plan posait l’objectif d’un déficit public à 5,9% en 2011, et d’un déficit public à 4,5% en 2012. Finalement, celui-ci n’aura pas dépassé les 4,5% l’année dernière, et devrait se chiffrer à un niveau égal cette année, malgré plusieurs difficultés constatées en début d’année.

Aussi face à ce constat le gouvernement portugais peut-il aujourd’hui se permettre, de lâcher du lest sur la population portugaise :

Face aux vastes mouvements de contestation de samedi dernier ayant suivi l’annonce du gouvernement de renforcer le plan de rigueur, avec notamment « des modifications des barèmes des cotisations sociales » dans le pays,  ainsi Pedro Passos Coelho et son gouvernement se sont-ils dits prêts à trouver une alternative à ces mesures d’austérité, le Conseil d’État demandant en outre au gouvernement portugais, de tout faire pour « préserver la cohésion sociale ».

En attendant la réaction des créanciers, le « dialogue politique et social » et « la recherche du consensus » sont donc de mise, dans ce pays où depuis le début de la crise, l’austérité et le chômage ne cessent de battre des niveaux records.

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