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Europe : alors, que fait-on maintenant ?

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Front National, UKIP, Parti du peuple danois, tels sont les exemples de partis sortis vainqueurs des élections européennes. Avec un dénominateur commun : le rejet d’une Europe telle qu’elle se construit actuellement. Pour quelle(s) réponse(s) ?

Le faux débat est aujourd’hui de s’interroger sur la première place détenue par ces partis-là. L’exemple du Front National, dont le nombre de suffrages est resté stable par rapport à la dernière élection, est frappant. Le désaveu est total pour les partis traditionnels, alors que l’adhésion aux thèses du FN, de l’UKIP ou de Syriza est moins évidente. L’Europe telle qu’elle se construit aujourd’hui n’est plus voulue ou ne crée aucun intérêt pour une grande majorité d’européens. Les « démocrates du dimanche », ceux-là même qui feignent de s’étonner d’une victoire des européens alternatifs, doivent comprendre que taxer ces partis de populistes, d’antisémites ou d’islamophobes ne résoudra pas le problème européen. Car le vrai problème est bien de comprendre en quoi l’Europe proposée par ces partis diffère de la pensée unique entendue ici et là.

Bien évidemment, un bon pourcentage de citoyens européens a plus voté contre le parti actuellement au pouvoir dans leur pays sans véritablement se soucier du sort européen de cette élection. Mais tous les autres, ceux qui défendent la construction d’une autre Europe, n’ont pas trouvé d’autre modèle de pensée que cette vision alternative. Souligner sa dangerosité, son passéisme n’est que verbiage masquant la dure réalité : une majorité d’Européens ne croient pas au modèle en place.

Le sursaut demeure possible

L’exemple de notre pays est très parlant. Malgré un désaveu croissant vis-à-vis de l’euro, amplifié par les travaux de nombreux économistes, les Français souhaitant une alternative à la monnaie unique n’ont guère le choix : seuls les partis dits d’extrême-droite défendent l’idée qu’une autre modèle monétaire est possible, même si la transition vers ce dit modèle est encore très obscure.

Face à ce constat, que peuvent faire les partis dits « traditionnels », ceux-là même défendant l’Europe telle qu’elle s’est construite depuis un demi-siècle ? La réponse pourrait venir d’Italie. Dans ce pays, les europhobes ont été pris à leur propre jeu. Face à ses adversaires comiques au sens propre (le Mouvement Cinq Etoiles de B. Grillo) ou figuré (la Forza Italia de S. Berlusconi), M. Renzi semble redonner un soupçon d’espoir à son pays. Son score, le plus élevé pour un parti au pouvoir en Europe, reflète en partie l’adhésion des Italiens à un modèle alternatif européen, probablement le seul provenant d’un grand parti traditionnel.

Bien évidemment, le désaveu des Européens face à leur destinée est fortement inquiétant. Mais soyons clairs : une marche citoyenne contre les extrémismes, bientôt organisées ici et là, ne seront qu’un défouloir pour ces « démocrates du dimanche » encore bercés d’illusions. En effet, et bien malheureusement, le problème est ailleurs : les gouvernants européens semblent sourds à la nécessité d’une réforme générale en Europe. A ce petit jeu d’aveugles, le glas pourrait bien sonner plus tôt que prévu. Nous ne pourrons pas dire que nous n’avons été pas prévenus…

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