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Allemagne : le bronze, nouvel or pour les petits partis

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Les élections fédérales allemandes auront lieu le 24 septembre prochain. La campagne a été jugée « ennuyeuse » par des médias nationaux, les candidatures d’Angela Merkel (CDU/CSU) et de Martin Schulz (SPD) n’ayant déclenché aucun engouement. L’issue du scrutin semble déjà jouée. Néanmoins, 46% des Allemands affirment être encore indécis. Des formations politiques espèrent tirer leur épingle du jeu, en convaincant notamment ces indécis.  

A trois semaines du scrutin, la voie semble libre pour A. Merkel.

Excepté un coup de théâtre de dernière minute, tout laisse à penser que l’actuelle chancelière conservera son poste. Elle débutera alors un quatrième mandat consécutif. Elle égalera donc Helmut Kohl, décédé en juin dernier. Dans un sondage réalisé fin août, elle devance M. Schulz de 14 points (38% vs. 24%). Le thème de la justice sociale choisi par le SPD n’a pas convaincu les électeurs. Même si M. Schulz a essayé de démontrer que sa principale concurrente était « déconnectée » de la réalité, il n’est pas parvenu à incarner une alternative convaincante. Le SPD accuse donc un fort retard qui sera difficile à rattraper.

Même si la première et la deuxième place sont déjà jouées, la médaille de bronze est encore avidement disputée. Celle-ci a une importance stratégique en Allemagne, notamment en cas de coalition.

Différents partis politiques espèrent décrocher la troisième place, et ce pour des raisons différentes.

Christian Lindner, le leader du Parti libéral-démocrate, espère bien devancer Die Linke, en décrochant la troisième place le 24 septembre prochain.

Une telle « victoire » pourrait assurer à l’un d’entre eux une place de choix dans une coalition gouvernementale. C’est notamment l’ambition du Parti libéral-démocrate (FDP, Freie Demokratische Partei) et des Verts (Die Grüner). Des observateurs pensent que A. Merkel pourrait opter pour une coalition « jamaïcaine », en référence aux couleurs des partis concernés (CDU/CSU – noir, FDP – jaune, Verts – vert). En somme, si l’un d’eux termine troisième, il pourrait aisément obtenir des places de choix au sein des ministères clefs. Cependant, à cause des récentes déclarations de A. Merkel sur le diesel, une entente avec les Verts sera délicate à obtenir.

Une troisième place pourrait aussi faire d’un parti la figure de proue de l’opposition en cas de grande coalition (CDU/CSU et SPD). C’est en particulier l’objectif de Die Linke, et surtout de l’AfD. C’est pour cette raison que l’AfD organise de plus en plus de manifestations contre A. Merkel en parallèle des meetings de la CDU. Le parti essaye de convaincre les indécis, qui ne se retrouvent pas dans la politique mise en place par les gouvernements CDU/CSU/SPD depuis plusieurs années.

Ainsi, pour chaque des parti politique mentionné (Die Linke, Die Grüner, FDP, AfD), une troisième place serait une victoire. Néanmoins, le discours de ces petits partis est parfois rendu brouillon à cause de divisions internes. Par exemple, l’AfD et Die Linke ne sont pas parvenus à choisir un seul candidat pour les représenter. Au contraire, le FDP mise tout sur Christian Lindner, qui est aujourd’hui plus populaire que M. Schulz dans les enquêtes d’opinion.

Dans chaque sondage, les quatre principaux « petits partis » se tiennent dans un mouchoir de poche. Ils sont en général crédités de 7 à 10% des voix. Les dernières semaines seront donc décisives pour ces formations politiques. A. Merkel surveillera sûrement avec attention ces résultats, pour déterminer avec qui elle pourra s’allier le moment venu.

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