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G20 : pas d’avancée significative à Séoul

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C’est dans la capitale de la Corée du Sud qu’avait lieu en cette fin de semaine le sommet du G20 présidé par la France. Comme toujours avant ce genre de sommets, chacun avait tenté d’avancer ses pions : la France avait notamment voulu s’assurer le soutien chinois lors de la visite de Hu Jintao à Paris la semaine dernière. Et comme à l’accoutumée, tous les chefs d’Etat s’y sont rendus (excessivement) optimistes, promettant monts et merveilles à qui voulait l’entendre.

Pourtant, dans la pratique, les choses ne sont jamais simples, et c’est encore ce qui est ressorti lors de ce sommet. A l’issue de ce dernier, les dirigeants des grands pays de ce monde ont tenu à rappeler leur volonté de travailler conjointement et d’appliquer des politiques économiques coordonnées pour définitivement mettre fin à la crise et obtenir une relance significative de la croissance. La délégation européenne a également tenu à rassurer les marchés concernant la situation économique de l’Irlande. Tous les pays se sont en outre accordés sur l’interdiction de recourir à des dévaluations compétitives, même si la FED a récemment décidé d’injecter 600 milliards de dollars dans l’économie américaine et donc mondiale sous les critiques de ces principaux partenaires économiques, la Chine et l’Allemagne en tête.

Il faut dire que la parité entre les monnaies était une question centrale de ce G20, Barack Obama déclarant : « nous avons tous besoin d‘éviter des actions qui perpétuent les déséquilibres et donnent à certains pays un avantage par rapport aux autres ». Les critiques, principalement américaines, à l’égard du yuan (qui pourrait être sous-évalué d’environ 40% selon certains experts) n’ont semble-t-il pas eu d’influence sur la ligne directrice de la politique chinoise. En effet, Hu Jintao a indiqué qu’une réévaluation du yuan devrait se faire lentement et progressivement, ce qui ne peut pas satisfaire les partenaires économiques de la Chine qui connaissant d’importants déficits de leur balance commerciale. Et le comportement de la FED ne peut que braquer Pékin en matière de politique monétaire. Finalement, c’est bien la Chine qui semble en position de gagner ce bras de fer. Du côté occidental, M. Sarkozy et M. Obama, aux images écornées dans leur pays, n’ont pu trouver les solutions nécessaires pour redorer leur blason.

Concrètement, ce G20 n’a donc été à l’origine d’aucun accord précis sur ce que devra mettre en œuvre chaque pays. « C’est un G20 pour rien. Simplement, tant qu’on discute, on ne se fait pas la guerre », a pour sa part estimé l’économiste Elie Cohen. De son côté, en clôture de ce sommet, Barack Obama a fait part du fait qu’il croyait en un accord à venir avec toutes les puissances de ce monde. Mais Nicolas Sarkozy, sans doute un peu plus réaliste que son homologue, a qualifié la tâche qu’attendait la présidence française à la tête du G20 comme étant « colossale ». Le dialogue à vingt est-il possible ? Rien n’est moins sûr…

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