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Premier sommet de l’OSCE depuis plus de onze ans : une avancée diplomatique pour la sécurité européenne ?

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Aujourd’hui mercredi 1er décembre 2010 s’ouvre à Astana, la capitale du Kazakhstan, le premier sommet de l’OSCE – Organisation pour la sécurité et la Coopération en Europe créée dans les années 1970 et regroupant aujourd’hui 56 pays en Europe, Asie Centrale et Amérique et censée assurer la sécurité « de Vancouver à Vladivostok »- depuis onze ans. Le Kazakhstan, ancienne république soviétique d’Asie et démocratie encore largement critiquée apparaît comme un choix symbolique. Si la présence des principaux chefs d’Etat européens (Angela Merkel, François Fillon,  le président russe Dmitri Medvedev et son ennemi juré le président géorgien Mikheil Saakashvili) semble indiquer une véritable volonté de renouveau de l’Organisation afin de travailler efficacement au développement de la paix et des droits de l’homme dans les pays membres, on doit noter que le secrétaire général de l’OSCE Marc Perrin de Brichambaut a souligné « la défaillance de volonté commune chez les Etats membres ». On put également s’interroger sur la capacité et la légitimité de cette organisation avant tout diplomatique et en perte de vitesse pour protéger l’Europe des principales menaces qui pèsent sur elle, à savoir les conflits au Moyen-Orient.

Les dirigeants européens semblent pourtant avoir pris acte d’une certaine impuissance et beaucoup d’entre eux en appellent à une réforme : Dmitri Medvedev réclame une base juridique solide, le secrétaire d’Etat américain Hillary Clinton des « mesures concrètes » et non une réaffirmation des valeurs et idéaux européens, en profitant au passage pour demander une participation en matériel et en hommes plus intense de la part des membres de l’OSCE faisant partie de la coalition alliée en Afghanistan (une quarantaine). Sujets devant être abordés lors de ce sommet : les crises dans les ex-pays de l’URSS (le séparatisme de la Transnistrie en Moldavie, le conflit azerbaïdjano-arménien à propos du Haut-Karabakh, ainsi que la Géorgie), l’instabilité politique chronique au Kirghizstan et bien sûr l’Afghanistan.

Et si le président kazakh Nazarbaïev ne tarit pas d’éloge sur ce sommet, l’absence de Nicolas Sarkozy a été remarquée, signe peut-être que malgré l’apparente volonté de réforme et d’action, une percée diplomatique significative restera difficile à mettre en œuvre. D’autant que l’organisation est toujours tiraillée entre l’Europe Occidentale et la Russie et que toute décision y nécessite consensus. Encore un casse-tête diplomatique hérité de la guerre froide en somme ?

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