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Nobel de la paix : le prix de la discordance entre la Chine et l’Occident

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Vendredi s’est déroulée la cérémonie de remise du Prix Nobel de la Paix à Liu Xiaobo, à Oslo. Chose rare, puisque ce n’était arrivé qu’une seule fois depuis la création de ce prix (en 1936, Carl Von Ossietzky, pacifiste allemand, était emprisonné dans un camp de concentration), son destinataire était absent, et c’est donc sur une chaise vide que le trophée a été placé sous les yeux des représentants d’une quarantaine de pays. Mais environ vingt pays ont refusé de participer à cette cérémonie, afin de ne pas froisser leurs relations avec le régime chinois. Parmi eux, on trouve la Russie, l’Argentine, le Pakistan, l’Iran, le Viêtnam, Cuba ou encore le Maroc.

En effet, si personne n’a pu récupérer ce Nobel, c’est bien sûr parce que Liu Xiaobo purge une peine de onze ans d’emprisonnement en Chine. Pourtant, les règles prévoient que ce Prix peut être remis à un proche. Mais l’épouse de Liu Xiaobo est assignée à résidence et ses proches n’ont pas été autorisés à sortir de Chine qui a d’ailleurs qualifié cette cérémonie de « farce politique ».  Barack Obama a d’ailleurs regretté cette absence : « Liu Xiaobo est bien plus digne de cette récompense que je ne l’étais », a-t-il d’ailleurs déclaré.

Mais la Chine ne conçoit pas qu’un tel prix soit attribué à un de ces prisonniers, et y voit une ingérence dans son système judiciaire. Afin de montrer son désaccord, une association chinoise jusqu’alors inconnue a voulu contrer cette cérémonie en créant son propre prix pour la paix, le Prix Confucius. Ce prix n’a rien à voir cependant avec le Prix Confucius que décerne chaque année l’UNESCO en faveur de ceux qui luttent contre l’analphabétisme. Symboliquement, la remise de ce prix s’est déroulée la veille de la cérémonie du Prix Nobel de la Paix. Il a été décerné à Lien Chan, ancien vice-président du Taiwan et qui avait travaillé en vue de rapprocher la Chine et Taiwan.

Les sujets de discorde étaient déjà nombreux entre la Chine et l’Occident. Aujourd’hui, il semble bien que le Prix Nobel de la Paix en soit un autre. La Chine ne partage apparemment pas les critères occidentaux en la matière. Et si la Chine ne pouvait que faiblement contester la remise du Prix Nobel de la Paix au dalaï-lama en 1989, la situation a bien changé aujourd’hui. Et la Chine veut le faire savoir, coûte que coûte.

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