Mondialisation et enjeux

L’être humain, objet de trafics

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Campagne internationale contre le trafic d'êtres humains.  source: notforsalecampaign.org
Campagne internationale contre le trafic d’êtres humains.
source: notforsalecampaign.org

Alors que les droits de l’Homme sont garantis à travers le monde, notamment par la déclaration universelle des droits de l’Homme datant de 1948, dont les articles 3 et 4 stipulent respectivement que « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » et que « nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes », quels sont, à l’heure de la mondialisation des échanges, les principaux trafics qui reposent sur l’être humain ?

S’il est extrêmement difficile par nature d’obtenir des données chiffrées précises concernant le trafic d’êtres humains, les estimations de l’ONU dépassent les 50 milliards de dollars par an.

 

Le trafic de migrants :

Ce trafic, extrêmement organisé et contrôlé le plus souvent par des organisations transnationales, qui tire profit des conflits et de la misère qui jettent des migrants sur les routes, repose sur « forfait d’introduction clandestine dans un pays », le traitement qu’ils reçoivent en route dépendant du prix qu’ils paient à leurs passeurs. Chaque année, ce commerce est évalué à des milliards de dollars. En 2009, environ 6,6 milliards de dollars ont été générés par le trafic illicite de 3 millions de migrants d’Amérique latine vers l’Amérique du Nord, tandis que l’année précédente, 55 000 migrants avaient été passés clandestinement d’Afrique vers l’Europe pour un montant de 150 millions de dollars. On estime également que les triades chinoises tirent 10 milliards de dollars par an du trafic de migrants à destination de l’Europe ou des Etats-Unis. Or, durant ce processus, leurs droits sont souvent bafoués et ils peuvent être volés, violés, battus, ou encore détenus contre rançon. Nombreux sont les clandestins qui perdent la vie en mer, notamment en Méditerranée, ou de déshydratation dans un désert comme entre les Etats-Unis et le Mexique, les passeurs se souciant rarement de leur sort.

La traite des êtres humains

La traite d’êtres humains s’organise autour d’organisations criminelles internationales qui prospèrent grâce à l’exploitation sexuelle ou à l’exploitation par le travail d’hommes, de femmes et d’enfants. Bien que les chiffres varient, l’Organisation internationale du Travail (OIT) estimait, en 2005, que le nombre de victimes de la traite était, à tout moment, d’environ 2,4 millions de personnes, pour des profits d’environ 32 milliards de dollars. En Europe, la traite, principalement de femmes et d’enfants, pratiquée aux seules fins d’exploitation sexuelle, rapporte 3 milliards de dollars par an, touchant 140 000 personnes, avec un flux annuel de 70 000 victimes nouvelles, dont la plupart viennent d’Europe de l’Est, d’Afrique, d’Asie. Le plus souvent abusées par des promesses irréelles, elles sont prises en charge, violentées, exploitées et contrôlées par des réseaux mafieux très organisés. Dans d’autres régions du monde, l’exploitation par le travail est aussi une réalité. Un exemple marquant est celui des dizaines de milliers de travailleurs cambodgiens, réduits en esclavages sur des crevettiers Thaïlandais.

Le trafic d’organes :

Plus récent, le trafic d’organes est une conséquence indirecte du développement des greffes d’organes, dont les besoins en organes ne sont pas entièrement couverts par les dons. Un donneur clandestin peut, par exemple, recevoir jusqu’à 2000€ pour un rein, dans des pays où les niveaux de vie sont faibles. Ces populations pauvres vendent leurs organes à des riches populations du Moyen-Orient, à des élites locales également, voire certains consommateurs mal couverts d’Amérique du Nord. Les médecins qui pratiquent ces interventions hors-circuit gagnent beaucoup d’argent, puisqu’un rein payé 2000€ peut être revendu jusqu’à 20 000€.

 

À lire également, le dossier LYDM sur la face « noire » de la Mondialisation: cliquer ici.

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