Le monde avant 1914

Les guerres de l’opium ou le préambule de l’effondrement chinois (2/3)

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Débutée en 1839 à la suite de différends commerciaux entre la Chine, à l’époque désireuse d’interdire le commerce d’opium en raison des conséquences sanitaires mais surtout commerciales impliquées et d’autre part le Royaume-Uni, économie majeure dans l’exportation d’opium et désirant pour cette raison, perpétuer le commerce d’opium, la première guerre de l’opium signifia pour beaucoup la fin de l’hégémonie chinoise.

Principal effet du traité de Nankin, les échanges avec les pays occidentaux explosèrent, mais les conséquences sur la population chinoise furent désastreuses : les paysans s’endettent, l’artisanat décline, la xénophobie se développe. En 1851, l’empereur Xianfeng accède au trône, amorçant ainsi le début de la rébellion chinoise qui mènera à la seconde guerre de l’opium

A l’origine de ce conflit, les lois anti-opium adoptées dès le début du XVIIIe siècle par l’Empire de Chine : l’objectif recherché par ces mesures était alors de renverser le lent déclin de la balance commerciale chinoise, mais face à l’interdiction du commerce d’opium à l’intérieur des frontières de l’Empire, la réaction des autorités britanniques ne se fit pas attendre. En 1840, face à la décision chinoise, un débat fait rage à la Chambre des Communes britannique entre d’une part les partisans du renoncement à la guerre et au trafic, avocats de l’abandon de toute poursuite de manière à éviter tout conflit, et d’autre part les défenseurs de l’intervention militaire, au contraire destinée à faire plier les autorités chinoises aux exigences britanniques. Début 1840 ces derniers ont gain de cause, les Britanniques envoient rapidement une armada maritime aux frontières chinoises, commandée par l’amiral Elliot.

La première ville visée par l’offensive est Canton, mais face à l’échec de l’opération, les Britanniques se rabattent sur Hong-Kong qu’ils finissent par capturer. A la suite de la défaite, la cour impériale chinoise condamne Lin Zexu à l’exil, et le remplace par un aristocrate, Qishan, qui se montrera tout aussi réfractaire aux revendications britanniques. Mais face à la puissance occidentale, celui-ci cède peu à peu, finissant même par abdiquer le 27 mai 1841, lors de la signature d’une première armistice dont ne se satisferont pas les Britanniques qui, poursuivant leur remontée, finiront par obliger l’empereur Tao-kouang à capituler le 29 août 1842 : le nouveau traité prend le nom de traité de Nankin, les Britanniques se voyant entre autres récupérer, le libre-commerce de l’opium à l’intérieur du territoire, et surtout la concession de l’île de Hong Kong jusqu’alors aux mains de l’Empire chinois.

Quelques années plus tard débutera la seconde guerre de l’opium : amorcée en 1856 suite à la rébellion chinoise et au non-respect du traité de Nankin, et en particulier du passage concernant le libre-commerce de l’opium à l’intérieur du pays, cette seconde guerre fera sensiblement même figure que la première, les Britanniques enchaînant victoires sur victoires, aidés par l’appui des Français, des Américains et des Russes, venus cette fois se greffer au conflit de manière à pouvoir imposer des traités inégaux. En 1860, la ville de Pékin tombe, quelques jours avant que le « Palais d’été » ne soit incendié, si bien que le 24 octobre 1860 le prince Gong, frère de l’ancien empereur Xianfeng parti en fuite en juin 1858 se voit contraint de signer un nouveau traité dénommé le traité de Pékin, mettant ainsi un terme à la seconde guerre de l’opium et signifiant pour le pays, le début des traités inégaux.

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