1914 - 1939Evénements

L’arrivée au pouvoir de Mussolini en Italie : 1919 – 1922

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L’Italie rentre en guerre en 1915 aux côtés de la France et du Royaume-Uni car elle espérait acquérir un certain nombre de territoires sur le littoral adriatique ainsi que des nouvelles terres coloniales. La guerre est gagnée par les Alliés, mais l’Italie ne reçoit qu’une toute petite partie des territoires promis et aucune nouvelle colonie. Pourtant, cette guerre a coûté très cher à l’Italie sur les plans humain et économique : environ 550 000 morts et une dette colossale. Les fascistes qualifient ainsi cette guerre de « victoire mutilée ».

Les squadristi, organisation paramilitaire fasciste
Les squadristi, organisation paramilitaire fasciste

Entre 1919 et 1922, l’Italie subit une grave crise économique et financière liée au coût de la Première Guerre mondiale. Le budget est systématiquement déficitaire. L’inflation ne cesse d’augmenter et la monnaie, la Lire, est plusieurs fois dévaluée. Le chômage, quant à lui, est important. Durant cette période, l’Italie connaît également cinq gouvernements successifs. C’est donc un régime parlementaire qui fonctionne extrêmement mal et où les fraudes électorales sont encore nombreuses, notamment dans le Sud du pays.

Mussolini est un instituteur militant pour le parti socialiste jusqu’en 1914. Dès 1919, il propose à ses compatriotes une mystique nationaliste, basée sur la Troisième Rome. Faisant référence à la Rome antique et à la Rome chrétienne, il propose une nouvelle Rome fasciste permettant de retrouver une gloire passée. Il utilise des slogans simples indéfiniment répétés dans des discours qui tentent de toucher le plus grand nombre de personnes. Ces discours se veulent anticapitalistes, antimarxistes, favorables à l’ordre et au travail et prônent un renouveau national face à un déclin supposé.

Un parti structuré, une gauche divisée

Mussolini a compris l’intérêt de l’usage d’un parti structuré afin de se placer sur le plan de la légalité, dans le but d’accéder au pouvoir, tout en utilisant l’intimidation par la violence. Ainsi, en 1919, Mussolini crée les Faisceaux italiens de combat, mouvement politique à l’origine du Parti National Fasciste en novembre 1921. Entre 1919 et 1921, cette organisation passe de 20 000 à 300 000 adhérents. Les fascistes disposent par ailleurs d’une aide du patronat, affolé devant les menaces révolutionnaires d’après-guerre. Cet argent a permis d’organiser de nombreuses manifestations, ainsi que le financement des formations paramilitaires, les squadristi, qui recrutent beaucoup de chômeurs. Ces milices armées permettent au parti fasciste de saboter les réunions électorales de leurs adversaires, et maintiennent une intense agitation de rue dans le but de terroriser ceux qui hésiteraient encore à se rallier à leur cause et de rassurer les tenants de l’ordre.

Les fascistes ont également profité des divisions des forces de gauche, incapable de constituer des fronts communs contre les partis totalitaires. En Italie, en 1920, la gauche était divisée en pas moins de trois grands courants : les communistes, favorables aux combats de rue contre les fascistes ; les socialistes, opposés à toute violence, réformistes et considérés comme des traîtres par les communistes ; les maximalistes, favorables à une idéologie révolutionnaire et très violents.

Finalement, Mussolini arrive au pouvoir lors de la « marche sur Rome » en 1922 qui pousse le roi Victor Emmanuel III à lui confier le soin de former un gouvernement.

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