Guerre froide

1945 – 1989 : La guerre froide, un monde bipolaire

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Etats-Unis et URSS : les deux Grands de la guerre froide
Etats-Unis et URSS : les deux Grands de la guerre froide

Objet d’étude privilégié pour les historiens et géopoliticiens contemporains, la guerre froide est une période extrêmement complexe sur le plan factuel et conceptuel. Idéologiquement, elle se comprend comme une opposition entre le communisme et le capitalisme ; géopolitiquement, elle se traduit par une confrontation entre deux centres de gravité ayant organisé deux ensembles spatiaux sous leur influence. Cette bipolarité résulte des héritages de la seconde guerre mondiale, de la montée en puissance par accumulation-émulation des deux grandes puissances, ainsi que du déclin des puissances européennes.

La période couvrant les années 1920-1953 (l’ère stalinienne pour simplifier) est de loin le moment le plus belligène de la guerre froide. Apogée des tensions Est-Ouest, la guerre de Corée (1950-1953) risque même de dégénérer en guerre mondiale : le Nord de la Corée étant soutenu militairement par la Chine et matériellement par l’URSS, le Général américain Douglas MacArthur envisage même le bombardement nucléaire de la Mandchourie. Autre paroxysme de la confrontation des deux grands, la crise des missiles de 1962 à Cuba ouvre la voie à un risque de destruction mutuelle et à une nucléarisation généralisée du monde. D’où l’adoption de doctrines stratégiques de pacification afin d’assurer la paix par la peur du feu nucléaire. Le modèle de bipolarité est cependant troublé par quelques Etats « perturbateurs » : la France, consciente de son déclin, et la Chine, affirmant peu à peu une nouvelle volonté de puissance ; deux pays détenant l’arme atomique. La France est d’ailleurs le premier Etat occidental à reconnaître la République Populaire de Chine en 1964 et à se rapprocher de l’URSS en 1966. Après la guerre de Corée, l’affrontement américano-soviétique s’opère par le biais de conflits de dérivation, guerres d’indépendance ou guerres partisanes (à fondement politique et révolutionnaire), comme au Viêtnam où à la décolonisation française a succédé une guerre d’endiguement du communisme supportée par les Etats-Unis. Le Tiers-monde est donc un concept encore très vague, et les pays s’en réclamant souvent sous influence…

Dernière phase de la guerre froide, l’implosion du monde soviétique résulte de facteurs multiples et variés que l’on peut résumer ainsi : une faillite intrinsèque du régime (politiquement, économiquement et socialement), une faillite par symétrie stratégique (avec le programme IDS, Initiative de Défense Stratégique, Reagan mène l’URSS sur la voie d’une course à l’armement qu’elle ne peut se permettre afin d’épuiser, puis couler son économie). La perestroïka mise en place par Gorbatchev marque la fin de la stratégie soviétique dans le Tiers-monde et amorce une dynamique fatale. A ces difficultés s’ajoute le bourbier afghan (1979-1988) dans lequel s’enfonce l’URSS, répétant ainsi (non sans le recours des Etats-Unis qui, en fournissant notamment des missiles portatifs sol-air dits Stringers apportent un soutien stratégique  aux moudjahiddines afghans) l’impuissance américaine au Viêtnam.

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