ActualitésAmériqueÉtats-Unis

États-Unis : Elles seront « la première femme » à occuper ces postes clés

Shares

Joe Biden, dont la victoire doit être confirmée ce lundi 14 décembre par les grands électeurs, nomme des femmes pour diriger les Etats-Unis. Il s’agit de femmes d’expérience, loyales et souvent proches de l’ancienne administration Obama. Beaucoup d’entres elles seront « la première femme » à occuper ces postes prestigieux. Elles briseront ainsi le fameux « plafond de verre » expression employée par Hillary Clinton le soir de sa défaite en 2016. Ces femmes symbolisent aussi la grande diversité de la société américaine. Qui sont-elles ?

Joe Biden et Kamala Harris sacrés « Personnalités de l’année » par le magazine Time

Kamala Harris à la Vice-présidence

La première d’entre toutes, Kamala Harris, 56 ans, est la première femme et la première afro-américaine élue à la Vice-présidence. Diplômée en sciences politiques et en droit, elle intègre le Barreau de Californie en 1990. Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle est élue procureure générale de Californie (2011-2017). Elle devient ainsi la première femme et première personne noire, à diriger les services judiciaires de l’Etat le plus peuplé du pays. En novembre 2016, elle est élue sénatrice de Californie, deuxième sénatrice noire de l’histoire. Elle siège notamment à la Commission sur la justice. La sénatrice se fait alors remarquer pour ses échanges musclés, lors d’auditions sous haute tension, avec des membres de l’administration Trump. Lors de sa nomination, Barack Obama écrira : » Joe a trouvé la partenaire idéale pour l’aider à se mesurer aux défis bien réels auxquels est confrontée l’Amérique... ».

Avril Haines au Renseignement national

Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, une femme va diriger le Renseignement national. Avril Haines a été la première directrice adjointe de la CIA et la première conseillère adjointe à la sécurité nationale sous Barack Obama. A 51 ans, cette New Yorkaise, avocate de formation, va superviser le programme de Renseignement national, le Conseil de sécurité nationale et le Conseil de la sécurité intérieure, tout en officiant comme conseillère du président. Pour Tom Brennan, l’ancien directeur de la CIA sous Barack Obama : « Avril Haines est très respectée dans le monde du renseignement, et sa grande intelligence, son humilité et sa légendaire déontologie sont très admirés par des milliers d’officiers du renseignement...».

A noter que le Conseil de politique intérieure sera dirigé par Susan Rice. Cette afro-américaine a été ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU et conseillère à la sécurité de la Maison Blanche sous Obama.

Janet L.Yellen au Trésor

Joe Biden va nommer Janet L.Yellen comme secrétaire au Trésor (ministre des Finances). Elle sera la première femme à occuper ce poste aux États-Unis. Agée de 74 ans, Janet L.Yellen, a été la première femme à diriger la Banque Centrale Américaine (FED) de 2014 à 2018. Janet L.Yellen est docteur en économie, spécialisée dans les causes, les mécanismes et les implications du chômage. Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz a dit d’elle « qu’elle avait été l’une de ses meilleurs élèves« . Au sein de la FED, elle était considérée comme faisant partie des « colombes » (« monetary doves« ), plus préoccupée par l’emploi que par l’inflation. Ainsi, le choix de Janet L. Yellen devrait à la fois satisfaire la gauche du Parti démocrate tout en n’effrayant pas les milieux d’affaires et Wall Street.

A noter également, la nomination de Neera Tanden comme directrice du Bureau de la gestion et du budget. Elle sera ainsi la première femme d’origine indienne à ce poste si sa nomination est approuvée par le Sénat.

Katherine Tai au Commerce

Joe Biden a choisi Katherine Tai, 46 ans, pour être sa représentante au Commerce. Issue d’une famille Taïwanaise, elle deviendra la première américaine d’origine asiatique à assumer ce rôle. Katherine Tai est une avocate spécialisée dans les enjeux de libre-échange et dans les relations commerciales avec la Chine. Elle a ainsi défendu les États-Unis devant l’OMC pour les désaccords face à la Chine sous l’administration Obama. L’avocate a d’autre part joué un rôle clé dans l’élaboration du nouvel accord de libre-échange nord-américain avec le Canada et le Mexique. Ceci lui a valu l’admiration des élus des deux partis. Sa fine connaissance de la Chine et sa pratique du mandarin seront des atouts essentiels pour tenter de désamorcer le conflit commercial entre les deux premières puissances économiques.

D’autre part, Cecilia Rouse va devenir la première femme noire à la tête du CEA « Council of Economic Advisers » (Conseil des conseillers économiques du président). Celui-ci a la charge de la plupart des décisions économiques de la Maison-Blanche, ainsi que des prévisions de croissance de l’économie américaine.

Linda Thomas-Greenfield aux Nations-Unies

Pour représenter les Etats-Unis aux Nations-Unies, Joe Biden a choisi une femme d’expérience, Linda Thomas-Greenfield.  Certes, elle ne sera pas la première femme à occuper ce poste ni la première afro-américaine. Mais Linda Thomas-Greenflied, âgée de 68 ans, a à son actif 35 ans de carrière diplomatique. Elle a ainsi servi au Pakistan, au Kenya, en Gambie, au Nigéria et en Jamaïque. Elle fut également ambassadrice du Liberia de 2008 à 2012. La diplomate a été secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines de 2013 à 2017. Donald Trump a particulièrement dénigré ce poste auprès de l’ONU le relayant à un rôle de simple ambassadeur. Désormais, Joe Biden a l’intention d’en faire de nouveau un poste de son Cabinet. Militante de la démocratie, Linda Thomas-Greenflied aura la tâche de rompre avec l’isolationnisme des années Trump.

 

Enfin, pour communiquer sur sa politique, Joe Biden a nommé une équipe exclusivement féminineJen Psaki, d’origine grecque, occupera le poste très en vue d’attachée de presse de la Maison-Blanche. De plus, six autres femmes composeront l’équipe. Gageons qu’elles sauront mettre en avant les actions des « premières femmes » de l’administration Biden.

Shares

Marie-Christine BIDAULT

Marie-Christine Bidault est étudiante en journalisme à l'ESJ Paris. Par ailleurs Analyste en stratégies internationales (IRIS Sup') et Ingénieur en agriculture (ISARA Lyon), elle s'intéresse fortement aux questions de géopolitiques environnementale, agricole et alimentaire, avec un intérêt particulier pour les politiques américaines.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *