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L’économie américaine sort la tête de l’eau : que faut-il prévoir ?

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Depuis quelques semaines, le pays où la crise économique de 2008 a éclaté semble donner les premiers signes d’un regain de santé. Que ce soient les indices économiques ou financiers, les chiffres confirment que la situation évolue. Comment les différents acteurs des Etats-Unis comptent-ils exploiter ces résultats ?

L’annonce de la FED qualifiant la croissance économique américaine de « modérée », le 29 février dernier, au lieu de « modeste », lors de son dernier rapport, ne semble pas impressionnante. Pourtant lorsque l’on connaît la précision du langage de la FED le changement est remarquable. Néanmoins, le vénérable établissement reste prudent et a maintenu son taux directeur à un taux voisin de zéro pour soutenir une reprise économique qu’il estime encore précaire. Cela fait désormais trois ans que ce taux est aussi bas pour tenter de relancer l’économie en facilitant l’emprunt et l’endettement à faible coût. Les marchés ont salué cette décision ainsi que le contexte économique favorable en Europe après le succès de l’accord de restructuration de la dette grecque.

Le secteur financier semble donc bien reparti et c’est aussi le cas de l’économie dite « réelle » avec pour exemple le plus visible celui du secteur de l’automobile. En effet, ce secteur voit depuis quelques semaines ses ventes redémarrer au prix d’un sauvetage et d’une quasi nationalisation en 2008 ainsi que d’un sérieux changement de politique de production en abandonnant les gros modèles pour passer à des voitures plus « européennes ». La ville de Detroit, berceau industriel américain,  bénéficie ainsi d’une embellie dans une situation qui reste globalement dramatique pour elle. Le label « imported from Detroit » fait ainsi fureur aux Etats-Unis dans des publicités faisant notamment apparaître Clint Eastwood.

L’économie américaine envisage donc le futur avec optimisme notamment grâce à un taux de chômage tombé de 10% à 8% au cours des dernières semaines.

Ces résultats viennent conforter la position de Barack Obama en vue des prochaines élections, sa réélection étant directement liée aux résultats de sa politique pour l’emploi.

Les perspectives de reprises donnent aussi des ailes à la combativité économique américaine sur la scène internationale. Le dépôt d’une plainte des Etats-Unis contre la Chine à l’OMC pour exportations « déloyales » de métaux appelés « terres rares » (utiles pour les produits de haute technologie) en est l’un des aspects, et les Etats-Unis ont été suivis par l’Union européenne et le Japon sur ce dossier. La chine restreindrait ses exportations et chamboulerai le marché mondial, il faut dire que la Chine est en quasi-monopole sur le marché de ces minéraux (elle en possède 97%) et qu’elle en détient 35% des réserves accessibles. Les américains ont donc peur que des perturbations de ce marché ne puisse déstabiliser leur nouvelle croissance encore fragile. Le salut des marchés à la solution à la crise grecque n’est pas, là non plus, le fruit du hasard : l’Europe reste le premier client des Etats-Unis et là aussi une grande faiblesse du continent pourrait saper le rebond américain.

Les Etats-Unis sont-ils alors prêts à s’engager dans le redressement des pays européens en difficulté ? Et si oui, ces derniers sont-ils prêts à accepter ?

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