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Rétrospective 2014 : la révolution des parapluies de Hong-Kong, lutte pour la démocratie

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Hong Kong jouit d’un statut particulier, depuis la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la République populaire de Chine en 1997. En vertu de de la formule « un pays, deux systèmes », l’opposition démocratique est censée s’exprimer librement dans la péninsule tandis que le parti communiste chinois contrôle fermement la politique sur le continent.

Le parapluie est devenu le symbole de la révolution démocratique à Hong-Kong suite à un affrontement entre forces de l'ordre et manifestants au cours duquel ces derniers se sont protégés des gaz lacrymogènes avec leurs parapluies.
Le parapluie est devenu le symbole de la révolution démocratique à Hong-Kong suite à un affrontement entre forces de l’ordre et manifestants au cours duquel ces derniers se sont protégés des gaz lacrymogènes avec leurs parapluies.

Les élections du chef de gouvernement local et du parlement local sont prévues respectivement pour 2017 et 2020. Les hongkongais réclament que soit respectée la promesse inscrite dans la loi fondamentale de Hong-Kong dès 1991, à savoir la tenue d’élections démocratiques, et refusent le subterfuge des dirigeants chinois qui consiste à soumettre toute candidature au poste de gouverneur à l’approbation d’un comité de nomination.

La « révolution des parapluies » est un défi pour les autorités chinoises car diverses considérations se mêlent : économiques, financières, politiques, diplomatiques… De part les nouvelles technologies, une répression massive n’est pas envisageable mais par peur de la contagion, le gouvernement chinois ne peut accepter les conditions des manifestants. Après de nombreux heurts avec la police et des manifestations fortes à l’automne dernier, le mouvement semble aujourd’hui s’essouffler, pour le plus grand soulagement des dirigeants chinois.

Une révolution inachevée ?

Héritier des révolutions de couleur des sociétés post-communistes d’Europe centrale et orientale et d’Asie centrale (révolution des roses en Géorgie, révolution orange en Ukraine, révolution des tulipes au Kirghizstan, révolution du Cèdre au Liban, révolution pourpre en Irak, bleue au Koweït, verte en Iran), le mouvement hongkongais semble aujourd’hui en perte de vitesse. On ne peut lui retirer le mérite d’avoir été le premier vaste mouvement de désobéissance civile contestant une politique du parti communiste chinois et d’avoir fait progresser l’esprit démocratique. La jeunesse hongkongaise s’est également révélée à cette occasion impliquée et intéressée par l’avenir du pays et la politique. Toutefois, cette révolution s’est révélée incapable de faire plier le gouvernement chinois. Ultimatum après ultimatum, celui-ci est resté fermement campé sur ses positions.

L’avenir de la « révolution des parapluies » semble compromis. Il apparaît peu probable qu’elle fasse naitre un écho en Chine où le parti communiste conserve un contrôle monopolistique de la politique. D’autant plus que la censure et la propagande chinoises ne se privent pas de décrédibiliser le mouvement… La liberté et l’autonomie de l’ancienne colonie britannique sont peut-être sur le point de toucher à leur fin, tout comme le statut spécial du territoire.

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