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Chypre : un nouveau risque systémique pour la zone euro ?

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Après la Grèce et le Portugal entre autres, Chypre, du fait de sa mauvaise santé économique, pourrait devenir le prochain pays de la zone euro à recevoir une aide européenne. Mais, depuis six mois, les négociations d’un plan sont bloquées par le président communiste et les réticences allemandes. Néanmoins, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle augurent des changements.

Dimanche 17 février, après une campagne tournant principalement autour de la crise économique et de l’envolée du chômage, le candidat de la droite, Nicos Anastasiades, est arrivé largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle chypriote. Il a devancé le candidat du parti communiste, ministre du président sortant.
Ces résultats étaient attendus par l’ensemble des dirigeants européens, soucieux d’avoir un interlocuteur compétent pour redresser la situation économique de ce pays et éviter de voir une faillite des banques de l’île emporter la zone euro dans une nouvelle crise.
Les banques chypriotes, proches de la Grèce, ont subi de plein fouet la restructuration de la dette hellénique en mars 2012. De ce fait, le président communiste, Dimitris Christofias, a fait appel à l’aide de l’Union Européenne et du FMI en juin 2012. En effet, le secteur financier est le moteur de la croissance du pays ; une défaillance apparaît donc comme un grand danger pour Chypre dont les avoirs des banques représentent huit fois le PIB. La « troïka » tente de mettre en place, depuis juin, un plan de secours de 17,5 milliards d’euros (dont 10 pour les banques) ; opération passablement freinée par les autorités allemandes, soupçonnant ce pays de blanchir l’argent de la mafia russe .

En devenant le premier investisseur en Russie, l’île a éveillé les soupçons. Les accusations de blanchiment sont évidemment rejetées par le gouvernement chypriote. Un audit a été demandé par l’Eurogroupe pour clarifier la situation, mais le gouvernement l’a rejeté. Les négociations se sont alors enlisées… Pourtant, il en va de la sécurité de la monnaie unique et le plan d’aide ne représente que 0,2% du PIB de l’UE.

L’élection du candidat de droite permettrait de débloquer la situation car il est apprécié par les dirigeants européens : un plan d’aide pourrait ainsi être mis en place rapidement, à condition que les doutes concernant l’activité des banques disparaissent. Mais, le plan proposé comportera les mesures d’austérité habituelles (baisse des salaires et hausse des impôts) qui ne sortiront pas automatiquement le pays de la récession.

Chypre est une nouvelle Irlande car les entreprises et les ménages fortement endettés ainsi que la crise du secteur financier sont la source du problème, il reste à espérer qu’elle ne se transforme pas en un nouveau problème grec pour la zone euro.


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