Ex-monde socialiste

L’économie russe dans les années 1990 (2/2)

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Le début des années 1990 vit la chute de l’URSS et la mise en place d’une  » thérapie de choc  » de l’économie russe. La privatisation des entreprises clés de l’Etat russe permit de renflouer les caisses de l’Etat, incapable de collecter impôts et taxes, et d’assurer à Eltsine l’appui des hommes d’affaires russes.

Sergueï Kirienko
Sergueï Kirienko, Premier Ministre de Boris Eltsine lors de la crise en 1998

Ce pacte permit en effet à Boris Eltsine de s’assurer le soutien des oligarques russes face à Guennadi Ziouganov, candidat communiste à la présidentielle de 1996, première élection démocratique dans l’histoire russe post-soviétique. Si ce dernier est largement en tête dans les sondages, Eltsine profite de l’aide économique extérieure pour sa campagne et s’assure le soutien des media et des autres candidats pour le second tour pour l’emporter avec 53% des votes. Néanmoins, aujourd’hui encore, l’issue de cette élection est controversée, des fraudes massives étant suspectées ou avérées. A la fin des années 1990, les privatisations avaient quasiment cessé et avaient profité à une minorité d’oligarques.

Difficultés économiques et retrait de Boris Eltsine

Durant la décennie, de nombreux problèmes économiques secouèrent la Russie. Tout d’abord, le Rouble, monnaie héritée de l’URSS : si celle-ci ne pouvait être qu’imprimée par la Banque centrale de Russie, les autres Etats de l’ancienne URSS purent continuer à délivrer des crédits. La Russie n’avait donc pas complètement le contrôle de sa monnaie, jusqu’à la création du Rouble russe en juillet 1993. Dans le même temps, le troc, courant durant la période soviétique, se développait particulièrement, empêchant les entreprises de payer leurs salariés et l’Etat de collecter l’impôt. L’impôt, justement, consistait en une multitude de taxes qui, additionnées entre elles, pouvaient dépasser 100% des revenus des entreprises, d’où des fraudes importantes, tandis que la plupart des particuliers refusaient de payer un impôt sur les revenus. Cette difficulté à faire entrer l’impôt rendit alors difficile l’accomplissement des obligations budgétaires russes. Ainsi, en 1998, un an après la crise asiatique, la Russie entra à son tour en crise : le 17 août, le Premier Ministre Sergueï Kirienko dévalua le Rouble de 34% tout en demandant un moratoire pour payer ses dettes étrangères. Le Rouble était alors considéré comme surévalué et la dette trop importante, notamment à court-terme. Rapidement, l’économie sombra, la bourse russe déclina de 90% entre 1997 et l’été 1998, et le chômage explosa.

Durant cette décennie, l’espérance de vie déclina pour atteindre 60 ans pour les hommes, 72 pour les femmes. Le système de santé ne fut plus en mesure d’assurer la qualité de service d’autrefois. Entre 1990 et 2000, le taux de mortalité augmenta de plus de 30% alors que le taux de natalité déclina de 40% : au final, la population russe déclinait chaque année entre 1992 et 1999, symbolisant le déclin russe. Le 31 décembre 1999, Boris Eltsine renonce à son poste : pour renouveler une classe dirigeante vieillissante, il nomme Vladimir Poutine (déjà devenu Premier Ministre en août 1999) pour le remplacer jusqu’aux élections de mars 2000 au cours desquelles ce dernier sera élu avec l’appui de Boris Eltsine et 53% des votes au premier tour.

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