Pays industrialisés

La France de 1919 à 1924 : le Bloc national

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Lors de la Première Guerre mondiale, les clivages politiques tombent et la France se dote d’un gouvernement d’unité nationale appelé « l’Union Sacrée ». Au lendemain de ce conflit de quatre ans, en 1919, des élections législatives sont organisées, un an après l’armistice au mois de Novembre. Durant cette campagne électorale, le thème central est le maintien de l’Union Sacrée afin d’éviter la contagion révolutionnaire venue de l’Est et de la Russie bolchevique.

Alexandre Millerand, Président de la République française de 1920 à 1924
Alexandre Millerand, Président de la République française de 1920 à 1924

Ces élections sont marquées par une très large victoire du « Bloc national », c’est-à-dire une coalition de la droite et du centre, dont les députés sont pour une large part d’anciens combattants : on parle alors d’une « Chambre bleu horizon », en référence au bleu des uniformes de guerre. Un gouvernement réunissant la droite et les radicaux se forme alors. La gauche, de son côté, est divisée. Le congrès de Tours en 1920 est d’ailleurs le théâtre de la scission de la gauche française : d’un côté la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO), dirigée par Blum et adoptant l’idéologie du socialisme réformateur (des réformes sociales dans un cadre démocratique), et de l’autre la Section Française de l’Internationale Communiste (SFIC, futur Parti Communiste Français), favorable à un socialisme révolutionnaire et proche de Moscou.

Le Bloc national mène une politique cléricale et fondée sur le patriotisme : le bolchévisme est combattu, et l’Allemagne fait l’objet de déclarations d’intransigeance concernant la question des réparations de guerre. Cependant, le Bloc national doit faire face à un début d’agitation sur le plan social dès 1919. En effet, les ouvriers ont pris conscience de leur importance : ce sont eux qui ont fait fonctionner la machine de guerre et les industries d’armements. Ils revendiquent donc des augmentations de salaire par le biais de manifestations et de grèves. Le gouvernement accepte certaines augmentations mais n’hésite pas à utiliser la manière forte pour calmer cette agitation sociale.

Une situation économique fatale au Bloc national

Jusqu’en 1924, la situation économique française reste très largement dégradée. La France est fortement endettée, du fait de nombreux emprunts réalisés durant la guerre, notamment auprès des Etats-Unis. Les coûts de reconstruction et la hausse des dépenses publiques n’arrangent en rien les finances de la France. La droite comptait en effet sur les réparations financières que devait payer l’Allemagne : le Bloc national avait notamment fondé son programme sur le fameux slogan « l’Allemagne paiera ». Or, l’Allemagne ne peut payer car elle est trop affaiblie. Pour punir les Allemands, le Président du Conseil Raymond Poincaré décide d’envahir la Ruhr et de s’emparer du charbon allemand. Refusant de dévaluer le Franc pour des raisons d’orgueil national, le gouvernement est obligé d’augmenter les impôts en raison d’un déficit qui ne cesse d’augmenter.

Les désaccords entre la droite et les radicaux se multipliant, ces derniers se retirent du gouvernement pour se rallier à la SFIO en vue des élections de 1924. La dislocation progressive du Bloc national entraine ainsi le retour au pouvoir de la gauche française en 1924 : le Cartel des Gauches.

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