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Faut-il sauver la Grèce ?

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L’UEM ne s’est pas bâtie en un jour. Ainsi pourrait-on décliner le vieil adage en soulevant la question de la cohérence économique et politique des pays membres de la zone euro ; plus glissante encore aujourd’hui est la question de la légitimité de la Grèce en son sein. Tentons ici de comprendre les conséquences d’une éventuelle sortie de la Grèce de l’UEM.

Conséquences financières immédiates d’une sortie de l’UEM : la BCE cesserait de financer les banques grecques et les membres de l’UEM annuleraient le second plan d’aide de plus de 100 milliards d’euros. L’Etat grec et ses banques ne tiendraient pas un mois avant de faire défaut, sans compter les 600 millions d’euros d’intérêts que la Grèce doit verser à cette échéance, en étant déficitaire, inutile de le rappeler. Les conséquences économiques suivant la banqueroute ne se feraient pas attendre : chute du PIB de plus de 10% selon le FMI (un record historique en Grèce), hausse du chômage due aux restrictions d’investissement et à la baisse des importations, inflation et dépréciation immédiate d’au moins 50% de la nouvelle drachme (estimations du FMI) car le déficit serait évidemment financé par la planche à billets. A terme, une annulation de la dette serait inévitable.

La Grèce a donc tout intérêt à rester dans la zone euro et à plaider en faveur d’une politique de croissance. Mais qu’en est-il des autres Etats membres ? Après tout, la Grèce ne représente que 2,2% du PIB de l’UEM et par les temps qui courent, la charité n’est pas vraiment de mise.

Le facteur contagion reste le principal risque d’un scenario de sortie de la Grèce : Irlande, Espagne, Italie et Portugal se retrouveraient dans le « radar » des marchés financiers. Les banques européennes engagées au capital des banques grecques subiraient de plein fouet leur défaut et la BCE perdraient environ 50 milliards d’euros en cas d’annulation de dette. Au total, les pertes liées à une sortie de la Grèce sont estimées à 300 milliards par les analystes financiers, si l’on prend en compte une répudiation totale de la dette, les engagements des pays membres (prêts bilatéraux) et de l’eurosystème, les pertes des banques et autres institutionnels. Pire encore, ce sont tous les indices de confiance européens qui chuteraient (les investisseurs trouvant refuge en Allemagne) et provoqueraient une récession de l’ensemble.

Au total, les coûts de sortie pourraient être 3 à 4 fois supérieurs à ceux de la gestion de la Grèce au sein de l’UEM.

Alléger les contraintes des plans d’austérité, favoriser des politiques économiques de relance en « serrant les dents », voila qui semble aujourd’hui la seule option raisonnable, crédible et viable pour l’Europe.

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