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Quinzième sommet de l’Union africaine à Kampala : la Somalie au coeur des discussions

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Deux semaines après les attentats de Kampala revendiqués par Al Chabaab et qui causèrent la mort de 76 personnes, les chefs d’Etats africains se sont réunis hier dans la capitale ougandaise dans le cadre d’un sommet de l’Union Africaine (UA). Alors que le thème initial de cette réunion était la santé maternelle et infantile en Afrique, les dirigeants des pays africains en ont surtout profité pour discuter de la situation en Somalie, où Al Chabaab contrôle une part importante du territoire et semble se renforcer petit à petit avec la volonté farouche de devenir l’organisation terroriste principale en Afrique de l’Est. Le président ougandais, Yoweri Museveni, a d’ailleurs appelé à « chasser » les terroristes du continent africain.

Il y a deux semaines, l’attaque terroriste d’Al Chabaab constituait la première attaque de cette organisation hors du territoire somalien. Or, si cette organisation s’est attaquée en Ouganda, ce n’est pas un hasard : ce pays forme la principale force vive de la mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) avec un peu plus de 3000 soldats sur un total d’environ 6000 hommes. Le Burundi, l’autre pays majeur de cette mission créée début 2007 avec l’aval de l’ONU, a par ailleurs fait l’objet de menaces de la part d’Al Chabaab. Le sommet de l’UA doit donc décider de nouvelles mesures pour sans doute renforcer les effectifs en place en Somalie et élargir leur champ d’action, notamment via des méthodes plus offensives à l’encontre des insurgés shebab. Deux milles soldats supplémentaires sont d’ores et déjà envisagés, et à terme ce seront sans doute plus de 10000 soldats qui seront déployés en Somalie. D’autres pays, comme le Mozambique, l’Afrique du Sud ou l’Angola ont été sollicités pour participer à cet effort, alors que la Guinée a indiqué qu’elle était prête à envoyer quelques 800 soldats sur place.

Mais le problème en Somalie reste complexe. La guerre civile y fait rage depuis de nombreuses années, poussant certaines régions à se désolidariser des autres territoires, telles que le Puntland ou la Somaliland. Or, les forces de l’Amisom sont peu entraînées à lutter contre une telle situation de chaos, et leur équipement reste souvent très déficient. Si la communauté internationale, Etats-Unis en tête, soutiennent le mandat de l’Amisom et reconnaissent le courage de l’Afrique dans cette lutte, une aide militaire ou technique apparaît comme nécessaire au vu de l’évolution de la situation en Somalie et des conséquences qu’elle entraîne. Mais pour le moment, l’Afrique semble bien décidée à régler ses problèmes seule.

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