Gaza, un territoire qui ne connaît pas le sursis
Le sursis n’est pas une affaire de long terme à Gaza : quelques heures à peine après le rétablissement d’une trêve fragile entre les factions palestiniennes et Israël, l’heure est à nouveau à l’affrontement dans la région : ce dimanche après-midi, la mort d’un nouveau combattant palestinien a remis le feu aux poudres et signifié la triste opinion selon laquelle la paix, processus instable par excellence, n’est pas prête de voir le jour dans cette partie du monde en proie à la détresse et aux tensions.
A vrai dire, ce n’est pas la première fois qu’une telle situation s’opère dans cette fraction très controversée du Proche-Orient : depuis le 14 mai 1948, date de la création de l’État d’Israël et début officiel du conflit israélo-palestien, nombreuses ont été les tentatives de concilier les intérêts des deux parties et de ramener le calme durable dans la région ! Mais à chaque fois, les bonnes volontés se sont heurtées aux mêmes obstacles : caractères nationalistes et religieux pour la plupart; alors oui, les accords d’Oslo, débutés en 1993 avaient pourtant autorisé l’émergence de quelque espoir quant au devenir de la région : la reconnaissance est alors mutuelle entre l’État d’Israël et l’OLP – Organisation de Libération de la Palestine -, organisation palestinienne fondée en 1964 et chargée de représenter les intérêts palestiniens dans la zone, mais lorsqu’en septembre 2000, date du soulèvement des Palestiniens face à l’occupation des territoires palestiniens par Israël et du début de la Seconde Intifida, ce sont tous les anciens sentiments nationalistes qui ressurgissent, replongeant par là la zone toute entière dans la pénombre.
Pénombre dans laquelle le territoire évolue toujours aujourd’hui : les affrontements y sont quotidiens et dirimants, et les revendications persistent dans les deux sens.
De leur coté, les Palestiniens réclament la reconnaissance de l’État de la Palestine, soit la totalité de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et Jérusalem-Est, par l’ONU, et les Israéliens refusent quant à eux de remettre en question tout état des frontières.
Il devient alors aisé de comprendre pourquoi toute tentative de sursis tombe rapidement à l’eau : celle adoptée ce dimanche matin sous pression des services de renseignement égyptiens, fortement inquiétés par l’évolution de la situation dans la zone n’a pas fait exception, un mort ayant déjà été recensé peu de temps après le rétablissement du cessez-le-feu dans le camp palestinien suite à un raid exécuté par l’armée israélienne sur la ville de Rafah.
Cette trêve fait par ailleurs suite aux violents affrontement d’hier entre l’armée israélienne et des combattants palestiniens du Djihad islamique et ayant fait près de neuf morts dans le camp palestinien, un seul dans le camp israélien; le Djihad islamique a d’ores et déjà signifié sa volonté de venger ses militants, mais les Israéliens ne se laisseront pas faire : « La riposte israélienne sera plus dure encore si nécessaire » a ainsi déclaré Benyamin Nétanyahou, l’actuel Premier ministre israélien; bref un cercle vicieux sans fin, gage que le conflit et les affrontements sont des fléaux qui ne sont pas prêts de s’arrêter à Gaza.