Les Yeux du Monde

Actualité internationale et géopolitique

AmériqueÉtats-UnisIsraël-PalestineProche et Moyen-OrientProche-OrientSujets chauds

Colonisation : les États-Unis s’éloignent d’Israël

Shares

Le 23 décembre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a validé la résolution 2334 réclamant l’arrêt de l’avancée des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Les années Obama furent marquées par un refroidissement des relations israélo-américaines.

Samantha Power, représentante des États-Unis à l’ONU n’a pas opposé le veto américain à un texte réclamant l’arrêt de la colonisation israélienne, une première depuis 50 ans, qui rompt avec l’engagement américain pris par Jimmy Carter de ne pas « dicter les termes de la paix à Israël au Conseil de sécurité des Nations Unies ». A un mois de la fin de ses fonctions, le 20 janvier prochain, l’ex-journaliste et professeur à Harvard symbolise la volonté d’Obama de faire bouger les lignes sur la question israélo-palestinienne avant la prise de fonction de l’administration Trump.

Avec 14 voix sur les 15 du Conseil de sécurité, l’ONU adopte donc le texte proposé conjointement par la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Sénégal et le Venezuela. Ce qui n’a pas manqué de provoquer l’ire des officiels israéliens. Le représentant permanent d’Israël auprès des Nations Unies qualifiant cette décision de « pic de l’hypocrisie ». Cette dernière fait directement écho au projet de loi d’annexion des colonies cisjordaniennes de Maale Adoumim et d’Ofra défendu par le Yecha, le lobby pro-colonies.

Isolé, Benjamin Netanyahou compte sur le soutien de l’administration Trump sur le dossier des colonies

A la veille de la fête juive d’Hanouka, le premier ministre de l’Etat hébreu a dénoncé une manœuvre américaine « honteuse et sournoise ». Dans une allocation retransmise en direct sur la majorité des radios et télévisions du pays, le leader du Likoud n’a pas hésité à parler de texte « absurde », « biaisé » et « anti-israélien ». En effet, la résolution onusienne présente Jérusalem-Est, la partie arabe de la ville, qui comprend le Mur des lamentations, comme un territoire occupé. Inacceptable pour les autorités israéliennes.

Isolé, Benjamin Netanyahou n’a cependant pas hésité à faire convoquer les ambassadeurs des pays siégeant au Conseil de Sécurité de l’ONU au ministère israélien des Affaires étrangères le jour de Noël ainsi qu’à rappeler les ambassadeurs du Sénégal et de Nouvelle Zélande.

L’arrivée de l’administration Trump au pouvoir promet cependant de jeter les nouvelles bases d’une relation israélo-américaine consolidée. En effet, David Friedman, le prochain ambassadeur américain en Israël a publiquement affiché ses positions en faveur de la politique colonisatrice menée par le gouvernement. En outre, il se montre disposé à déménager l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Après huit années de relations compliquées, le 45ème président américain a également proposé d’augmenter l’aide militaire annuelle en faveur de l’Etat Hébreu.

Néanmoins, la prise de fonction de l’administration Trump ne changera rien au sort de la résolution 2334, désormais reconnue en droit international. En revanche, la voix des États-Unis s’avérera déterminante dans l’éventualité de poursuites devant le tribunal de la Cour Pénale Internationale de La Haye.

Shares

Fabien HERBERT

Fabien Herbert est Président des Yeux Du Monde et rédacteur géopolitique pour l'association depuis mars 2016. Formé à l’Université Catholique de Louvain, Fabien Herbert est journaliste et analyste spécialisé en relations internationales. Il s’intéresse notamment au monde russophone, au Moyen-Orient et à l'Asie du Nord-Est.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *