Amérique

L’ALBA : un contre-modèle

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Si en Amérique du Sud, l’organisation la plus importante d’un point de vue économique est bien évidemment le Mercosur (composé du Brésil, de l’Argentine, du Paraguay, de l’Uruguay et du Venezuela), une organisation différente à bien des égards, l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples, cherche depuis quelques années à lui faire concurrence.

Cette organisation, créée à La Havane le 14 décembre 2004 par l’accord entre le Venezuela et Cuba, entendait à cette époque contrer le projet américain de Zone de Libre-Echange des Amériques (ZLEA) dont l’objectif était de créer une vaste zone de libre commerce du Yukon (au Canada) à la Terre de Feu (c’est-à-dire l’extrême Sud du continent américain). Depuis, d’autres pays ont rejoint l’Alliance Bolivarienne. Il s’agit de la Bolivie, du Nicaragua, de la Dominique, du Honduras, de l’Equateur, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et d’Antigua-et-Barbuda.

L’ALBA s’organise autour de trois volets principaux que sont les domaines économiques, sociaux et politiques. Le premier comprend notamment le Traité de Commerce des Peuples (TCP), une initiative du président bolivien Evo Morales signé également par Fidel Castro pour Cuba et Hugo Chavez pour le Venezuela en avril 2006. Ayant pour vocation l’échange solidaire et complémentaire entre les pays signataires, il s’inscrit en opposition au Traité de Libre Commerce (TLC) américain, visant à développer les échanges de biens et de services. Le second axe de développement de l’ALBA est la question sociale : les pays membres entendent en effet proposer une intégration fondée sur la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, deux points sur lesquels l’Amérique latine a d’énormes progrès à réaliser. Enfin, l’Alliance Bolivarienne cherche à construire une relation d’égalité entre ses membres grâce au dialogue régional et au consensus entre les peuples.

Une alliance de gauche qui s’inscrit en opposition avec les pays occidentaux

Cette organisation, formée des pays les plus à gauche du continent sud-américains, n’en oublie pas une de ses vocations majeures : elle est une alliance de gauche qui s’inscrit en opposition avec les pays occidentaux. On ne peut donc pas s’étonner de certains liens entre l’ALBA et des puissances « contestatrices » telles que et la Russie, voire l’Iran ou la Syrie. Ainsi, en mars dernier, concluant la réunion des ministres des affaires étrangères de l’ALBA, Hugo Chavez n’a pas hésité à accuser les Occidentaux de vouloir défier Kadhafi pour récupérer son pétrole.

Portée par des hommes puissants tels que Fidel Castro ou Hugo Chavez, et ayant notamment pour vocation la lutte contre les inégalités, cette organisation connaît un succès certain dans le continent sud-américain et un écho important dans les populations marginalisées. Reste à voir si les résultats seront à la hauteur des attentes, ou si l’ALBA se contentera simplement d’être un épouvantail dans la sphère d’influence américaine.

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