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Les lentes avancées du projet de l’APEC

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La création d’une zone de libre-échange regroupant les pays du Pacifique fait son chemin, et a pris un nouvelle ampleur en fin de semaine dernière lors du sommet du forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Honolulu, Hawaï.

Une telle zone de libre-échange réunirait environ 800 millions de citoyens, et l’équivalent de 40% de l’économie mondiale, et deviendrait par la même occasion la plus grande union commerciale au monde, devant l’Union Européenne. Lors de ce sommet, neuf pays (les États-Unis, l’Australie, le Brunei, le Chili, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam) se sont mis d’accord sur les grande lignes de ce partenariat transpacifique. Le Mexique et le Canada viennent même d’annoncer leur intention de prendre part aux négociations.

Le président américain Barack Obama a assuré que la région Asie-Pacifique était. « absolument cruciale pour la croissance économique de l’Amérique » ; il fait de projet de l’APEC une priorité absolue de la stratégie de croissance de l’économie américaine. Cependant, la Chine, acteur économique fondamental de la région et deuxième puissance économique, manque à l’appel des négociations. En marge du sommet, une rencontre entre Barack Obama et son homologue chinois Hu Jintao a été marquée, une fois n’est pas coutume, par le différend sur le yuan. Washington persiste et affirme que la monnaie chinoise est largement sous-évaluée, ce qui non seulement favorise les exportations chinoises, mais pénalise dans le même temps les exportations américaines vers la Chine, potentiel plus grand marché au monde. La plupart des économistes estiment que la sous-évaluation du yuan est de l’ordre de 25%.

Le président chinois réfute l’argument selon lequel la sous-évaluation du yuan est seule responsable des difficultés des Etats-Unis à l’exportation. Il affirme que le déficit de la balance commerciale américaine ainsi que le chômage ne peuvent être imputés à la politique chinoise de taux de change, et qu’une appréciation du yuan ne résoudra pas les problèmes des Etats-Unis.

Si le projet de l’APEC avance, il se heurte donc toujours aux exigences de la Chine, notamment en matière de normes environnementales et sociales.

Pékin se dit toutefois prêt à faire des concessions, acceptant par exemple que les pays de l’APEC réduisent les tarifs douaniers sur les biens et services environnementaux. Il faudra en tout cas suivre de près l’avancée de ce projet qui, s’il est aujourd’hui encore flou et ne s’envisage que sur le très long-terme, pourrait bien bouleverser les règles et enjeux du commerce international.

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