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La Chine vole au secours de la Grèce : une simple marque d’« amitié » ?

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Pour la première fois depuis 24 ans, un premier ministre chinois à posé le pied en Grèce. Et ce, pour apporter son aide au pays encore en mal d’emprunteurs voulant bien acheter sa dette. La Chine s’engage à participer à l’achat de nouvelles obligations grecques dès que cette dernière sera revenue sur les marchés à long terme.

Car si la Grèce emprunte aujourd’hui, c’est à un taux élevé et elle n’émet d’obligations que sur des durées de trois à six mois, autant dire : le court terme. Le premier ministre chinois Wen Jiabao a promis une aide conséquente et déclaré : « la Chine est l’amie de la Grèce, et c’est dans les moments difficiles que l’amitié s’éprouve ». Une annonce qui tombe bien, car même après les plans d’aide européens et du FMI au printemps dernier (se montant à 110 milliards d’euros), la Grèce est empêtrée dans de sévères difficultés. La rigueur promise par le premier ministre Papandréou passe mal et le gouvernement a dû affronter une rentrée sociale mouvementée. Néanmoins, elle est parvenue a atteindre et même à dépasser les objectifs qui lui ont été fixé par le FMI et la zone euro : à savoir, une réduction devant ramener le déficit grec à 8% à la fin 2010. Le pays espère ainsi pouvoir à nouveau emprunter sur le long terme en 2011.

Le soutient de la Chine à la Grèce n’est cependant pas sans contrepartie : « Je constate que le mécanisme commun Union Européenne-FMI et toutes les mesures prises ont eu des résultats positifs. La Grèce dispose de bases très fortes dans le domaine de la marine marchande et du commerce, avec la relance économique internationale, l’économie grecque va suivre et se redresser » a ajouté Wen Jiabao. En effet, la Chine a signé avec la Grèce deux accords cadres concernant leurs échanges commerciaux (qui devraient doubler pour atteindre huit milliards de dollars d’ici 2015) et culturels, ainsi que onze accords commerciaux privés. Les transports (routiers et chemin de fer dont la libéralisation est annoncée), les télécommunications, le bâtiment et les matières premières intéressent les Chinois, qui veulent faire du Pirée le « hub » de leurs marchandises pour inonder l’Europe (du Sud-Est notamment). Car la plupart des ports européens ne sont pas équipés pour accueillir les énormes navires chinois. La Chine va donc acheter un certain nombre de concessions en Grèce et développer les infrastructures locales.

Mais pourquoi la Grèce (et pas la Turquie par exemple) ? D’abord parce que le pays est en détresse, et accepte donc plus facilement les propositions. Ensuite parce que Pékin est devenu le troisième partenaire commercial de la Grèce, devant la France et derrière l’Allemagne et l’Italie, alors qu’en 2006, elle n’occupait que la huitième place. Enfin tout simplement parce que la Grèce fait partie de l’espace Schengen, et donc que les marchandises ne devront passer qu’une seule fois la douane et ses taxes. Une proposition que l’on ne peut refuser.

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