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L’Union Européenne doit-elle s’ouvrir davantage à l’immigration ?

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Si la mobilité des personnes au sein de l’Espace Schengen est une réalité, les flux provenant de l’extérieur de l’Union Européenne sont davantage surveillés et limités. La question de la politique migratoire fait débat au sein de l’Union Européenne depuis de nombreuses années. Certains sont partisans d’une réouverture des frontières, d’autres de leur fermeture. Pourquoi la question divise-t-elle autant les Européens ?

Tout d’abord, il convient de dresser le constat suivant : la population européenne vieillit. D’une manière générale, la proportion de personnes en âge de travailler rapportée à la population totale diminue. Les retraites, notamment, deviennent donc de plus en plus difficiles à financer. L’Italie, par exemple, devrait perdre près de 30% de sa population en 2050 par rapport à l’an 2000 : pour maintenir son pourcentage d’individus en âge de travailler, elle devrait repousser l’âge de la retraite à 75 ans ou accueillir 350 000 migrants par an. Ouvrir davantage les frontières pour les migrants en quête de travail pourrait donc pallier ce problème en augmentant la part de la population active dans la population. Dans ce cas, l’immigration se limite aux flux de travailleurs : mais cette immigration choisie doit-elle cibler une main d’œuvre qualifiée ou peu qualifiée ? L’Europe ne nécessite pas vraiment de « cerveaux ».

Pourtant, l’Europe, et notamment en ces temps de crise, ne paraît pas en mesure de donner du travail aux migrants qu’elle accueille : une immigration massive n’aurait donc aucune utilité. Et accueillir une masse importante d’immigrants provoquerait éventuellement un nouveau problème de retraites lorsque ceux-ci ne seront plus en âge de travailler. Par ailleurs, faciliter l’immigration peut avoir certains effets pervers : nombreuses sont les fausses demandes d’asile qui cachent en réalité des motivations économiques. En outre, il y a un risque important de rejet de la part de la population européenne face à un afflux d’étrangers, particulièrement en temps de crise où les immigrants peuvent être accusés de voler le travail des autochtones. Les problèmes d’intégration actuels ainsi que la xénophobie pourraient donc être décuplés et augmenter la fracture à l’intérieur de nos sociétés, et ce même si une part importante des migrants choisissent pour pays d’accueil un pays dont ils connaissent la langue (des Pakistanais vers la Grande-Bretagne par exemple).

De nos jours, l’UE manque d’une réelle politique commune en matière d’immigration, pourtant prévue en 1999 lors du Conseil européen de Tampere. L’Union Européenne accueille chaque année plus d’un million d’étrangers, cette immigration étant le moteur de la (faible) croissance démographique européenne. Mais il n’y a aucune coordination entre les Etats qui pratiquent leur propre politique migratoire (souvent très distinctes les unes des autres) et la mobilité au sein de l’Espace Schengen permet à tout migrant de se déplacer à l’intérieur de cette zone, même dans un pays qui n’aurait pas accepté de l’accueillir. D’où des dissensions entre certains Etats dès lors qu’un gouvernement régularise massivement la situation de migrants clandestins sur son territoire…

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