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Que révèle le classement des Soft Power ?  

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Le cabinet de consulting politique Portland Communications publie chaque année un classement des 30 nations disposant du Soft Power le plus efficace. Cette année, il met à l’honneur la France, soulignant « l’effet Macron » et un bond de la 5e à la 1ere place du classement. Pour autant, comment aborder l’importance du Soft Power dans les relations internationales aujourd’hui ?

La révolution du Soft Power en politique étrangère  

Si la France peut s’appuyer sur le deuxième réseau mondial d’ambassade, l’OIF, un patrimoine culturel exceptionnel et un potentiel digital de premier ordre, le rapport SP30 souligne également l’impact de l’élection du président Macron. Ce dernier s’inscrit dans les pas de Justin Trudeau (Canada) en utilisant une communication digitale soignée afin de mettre en valeur son image en France et à l’étranger. A l’inverse, le discours diviseur de Donald Trump ternit fortement l’image de son pays dans le monde, ce qui coûte aux Etats-Unis la première place.

En revanche, ce classement met en lumière diverses tendances concernant l’usage du Soft Power. L’Allemagne (4e) et le Japon (6e) ont ainsi forgé leur position sur la scène internationale dans le métal de leur Soft Power, puisque ces deux vaincus de la Seconde Guerre Mondiale ont vu leur capacité à contraindre, le Hard Power, fortement limitée. D’autre part, les pays d’Europe nordique s’imposent également dans le haut du panier grâce à un modèle économique célébré, de bonnes infrastructures digitales et une solide gouvernance. Par ailleurs, il est à noter que 15 pays de l’UE se retrouvent dans ce top 30 du Soft Power, ce qui justifie et renforce le choix de l’Union de se construire comme « puissance civile ».

Une autre facette de la fracture Nord-Sud 

On ne compte en effet dans ce classement que quatre pays du Sud occupant les dernières positions. Les BRIC sont bien présents, à l’exception de l’Inde, et le rapport du cabinet insiste sur leur volonté de magnifier leur Soft Power. Toutefois, la Chine (25e) pâtit encore de son image agressive, notamment en mer de Chine. Les dérives autoritaires des régimes chinois, turc et russe sont également pointées du doigt. Enfin, la corruption du système brésilien dégrade fortement l’image du pays (29e). Voila donc autant de défi qui attendent ces émergents s’ils souhaitent combler l’écart encore marqué qui persiste entre pays du Nord et pays du Sud en terme de capacité à influencer, convaincre et persuader.  Cette véritable quête semble néanmoins être une étape nécessaire dans l’objectif d’établir un nouvel ordre mondial « post-occidental » comme l’a revendiqué Sergei Lavrov, ministre russe des affaires étrangères.

 

Tableau récapitulatif des indices mesurés par le cabinet Portland Communications

 

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