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La géopolitique, épreuve olympique ?

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Samedi matin, la tireuse Yin Siling, a offert la première médaille des Jeux à la Chine.  Voilà le début de ce qui semble être une longue série pour l’Empire du Milieu, pour le plus grand bonheur de ses dirigeants. De la puissance sportive à la puissance politique, il n’y a qu’un pas, que beaucoup franchissent allègrement.

Le village-monde aura les yeux rivés sur Londres durant les prochains jours. Ainsi, la cérémonie d’ouverture aurait déjà réuni le nombre record de quatre milliards de téléspectateurs. Attardons-nous donc sur les liens qu’entretiennent Jeux Olympiques et géopolitique. Sont-ils  un fait nouveau de ce début du XXIème siècle ou une histoire ancienne ? La Chine, lorsqu’elle a accueilli les Jeux à Pékin, avait joué la carte sportive pour faire rayonner sa puissance, mais elle n’avait fait que reprendre des recettes déjà connues. Les Jeux Olympiques sont donc de réels outils pour les Etats. Pour le meilleur, lorsqu’ils viennent couronner le développement économique d’un pays, comme à Tokyo et à Séoul, mais aussi pour le pire. Rappelons-nous les Jeux de Berlin, en 1936, qui avaient servi de vitrine au nazisme allemand.

Si à l’origine le baron Pierre de Coubertin avait insisté sur l’universalisme olympique, mettant en avant l’adhésion à des valeurs communes, ce sont avant tout des Etats-nations qui s’affrontent.

Ceux-ci n’hésitent pas à tirer profit de la visibilité de l’événement. Du bannissement de l’Afrique du Sud de 1970 à 1988 pour cause d’Apartheid en passant par les boycotts des JO de Moscou et Los Angeles et enfin jusqu’à l’horreur, l’attaque de la délégation israélienne par le groupe terroriste palestinien Septembre noir à Munich en 1972.

La nature même de l’organisation des Jeux Olympiques  tend à renforcer les tensions interétatiques : chaque athlète concourt pour une délégation nationale. L’évolution du tableau des médailles est ainsi suivie avec attention, car elle consacrera la première  puissance sportive mondiale. Si certaines nations, comme l’Inde, n’ont pas fait le choix du sport, d’autres, à l’instar de son voisin chinois, parient sur ce lien puissance sportive-puissance mondiale. Le programme développé en vue de Pékin visait ainsi à recruter et entraîner dès le plus jeune âge les athlètes les plus prometteurs. Une stratégie gagnante, puisqu’en 2008, la Chine avait terminé première du classement des médailles d’or, remportant de nombreux titres hors des disciplines où elle excelle traditionnellement (tennis de table, gymnastique…).

Monter sur la plus haute marche du podium, brandir le drapeau de son pays, entendre résonner son hymne national, voilà ce dont rêve tout athlète présent aux JO. Mais au-delà du simple patriotisme, les tensions sont présentes, et les gouvernements toujours prêts à utiliser l’arme sportive pour faire entendre leur voix.

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