Géopolitique & Relations Internationales

Les alliances militaires sont-elles au service du plus grand nombre ou révèlent-elles des volontés nationales ?

Shares

Actuellement, en France, face à l’augmentation considérable des menaces à travers le globe couplée à une réduction des moyens financiers, peu de soldats français disposent de leur propre armement. Cela pose la question de savoir si la France cherche réellement à avoir les moyens d’assumer son rang de puissance moyenne supérieure. L’objectif officiel de la France est de pouvoir projeter à l’étranger 100 000 hommes or, actuellement, la France a les moyens financiers pour entretenir 30 000 hommes, et cela s’est grandement accru avec la diminution des moyens financiers et la professionnalisation de l’armée. Le cas français n’est pas isolé et, du côté américain, de nombreuses similitudes sont présentes à l’instar de la diminution des effectifs au sein des différents corps de son armée.

Quatre alliances militaires se sont développées à travers le globe : OTAN (en bleu foncé), OCS (organisation de la coopération de Shangaï, en bleu clair), CPS (équivalent de l’Union africaine, en vert) et le Conseil de Défense de l’Amérique du Sud (en rouge). 

Toutefois, ces deux pays, comme de nombreux autres, font partie d’alliances militaires. Ces dernières, basées sur une réponse collective en cas d’agression d’une des parties par un Etat tiers, permettent tout d’abord la mutualisation des forces de coercition et également un transfert de technologie ou de connaissances. Actuellement, l’OTAN réunit 29 pays membres dont chacun contribue de façon asymétrique. Les Etats-Unis ont 2,7 millions de personnes au sein de leur armée dont 1,3 million de réservistes et verse 4% de son PNB, la France, quant à elle, possède 231 000 et est le troisième contributeur de l’OTAN. Sachant que la majorité des pays membres de l’UE font partie de l’OTAN, cela amène à un total de 1,3 millions d’hommes, 2 500 chars et 1450 avions de combat. Néanmoins, les moyens mis à disposition se font vieillissants et doivent être remis en état pour pouvoir être opérationnels. Les alliances permettent donc une mutualisation des efforts afin de réaliser des missions basées sur des intérêts communs. Même si l’Afghanistan reste le principal théâtre d’opérations de l’OTAN, l’Alliance ne faillit pas à ses autres engagements, en particulier dans les Balkans. À ce jour, environ 4 500 soldats alliés opèrent au Kosovo dans le cadre de la Force pour le Kosovo (KFOR). L’organisation a contribué à la constitution d’une force de sécurité multiethnique et professionnelle pour le Kosovo. L’OTAN contribue à la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo, essentielle pour surpasser le blocage politique à propos de la partie nord du pays.

 

Néanmoins, il se peut que les ambitions nationales dépassent les ambitions communes, et que l’alliance se révèle être un moyen d’y parvenir. Outre la France, qui a décidé de sortir de l’OTAN en 1966 sous De Gaulle afin de pouvoir mener sa politique nucléaire avant de réintégrer son commandement sous Nicolas Sarkozy, la Chine et sa stratégie du collier de perles est un exemple parfait pour illustrer l’utilisation des alliances pour des objectifs nationaux. En effet, cette stratégie a été mise en place par la République populaire de Chine afin de garantir la sécurité de ses voies maritimes jusqu’au Moyen Orient, dans l’optique d’assurer l’approvisionnement énergétique du pays, qui dépend à 40% des pays du Moyen Orient. Ainsi, suite à la prise de conscience du gouvernement chinois de la dépendance du pays à l’égard des sources externes d’énergie, la stratégie consiste dans le rachat ou la location pour une durée limitée d’installations portuaires et aériennes, par le biais d’alliances, allant des ports chinois jusqu’au détroit d’Ormuz et aux côtes orientales de l’Afrique, via les rives de l’Océan Indien, l’ennemi de l’Empire du Milieu.

Shares

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *