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Diplomatie gazière en Pays baltes.

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Depuis la chute de l’URSS, les États baltes tentent de se soustraire à une domination russe persistante : adhésion à l’UE et à l’OTAN en 2004, en 2007 l’épisode de la statut du soldat russe à Tallinn (Estonie) entraine une cyber-attaque attribuée à des forces pro russes. Notons également les tensions autour du projet de bouclier anti-missiles américain dès 2011 qui menèrent à l’installation de missiles Iskander dans l’enclave de Kaliningrad. Aujourd’hui, les États baltes, accompagnés de la Pologne, réclament une intervention sanctionnant l’annexion russe de la Crimée et un déploiement, en cours, de forces de l’Otan sur leur territoires. Comme dans le cas ukrainien, ces pays sont composés de populations russophones ; 27% en Lettonie, 25% en Estonie, 5% en Lituanie. Les enjeux énergétiques pèsent également lourds dans les rapports liant ces états à Moscou ; ils sont aujourd’hui mis en lumière par l’actualité ukrainienne.

Les États baltes semblent déterminés à vouloir profiter des évènements ukrainiens pour parachever leur détachement de l’emprise russe. Outre le déploiement de forces de l’Otan, ces états cherchent avant tout une indépendance énergétique. La dépendance au gaz russe y est de l’ordre de 80%. Poussé à la hausse par le monopole russe, le gaz est revendu près de 30% plus chère qu’aux états d’Europe de l’Ouest. Il n’y a pas d’enjeux majeurs liés aux couloirs d’approvisionnement dans ces pays. En effet, craignant l’instauration de droits de passages élevés pour ses oléoducs et gazoducs depuis l’adhésion des États Baltes à l’Otan, la Russie a développée une stratégie de contournement. Le BTS II dessert depuis 2011 les terminaux pétroliers de Vyssotsk et Primorsk situés dans le golfe de Finlande tandis que le Nord Stream est directement relié à l’Allemagne. Le monopole russe est donc problématique mais ne représente pas un casus belli.

Afin de s’affranchir du gaz russe et de disposer d’une marge de manœuvre diplomatique plus importante, les États baltes réclament un soutien américain. Ce soutien se manifesterait par des importations massives de GNL américain. En effet, l’exploitation des gaz de schiste permet désormais aux États Unis d’exporter. Par dérogation, Barack Obama prit l’initiative d’autoriser des exportations vers les États baltes. En plus d’offrir un approvisionnement à moindre coût, l’arrivé de gaz russe sur les marchés baltes pourrait faire baisser les revenus de la Russie provenant des exportations de gaz de près de 30% à moyen terme. Ce qui nuirait à l’économie russe, dépendante de ses exportations de biens énergétiques.

Il faut cependant relativiser le rôle de la diplomatie gazière dans la région à court terme. Les États Unis et l’Europe refusent de mettre en place des sanctions sur le gaz russe. De plus, les infrastructures d’exportation américaines n’étant pas encore totalement opérationnelles, l’arrivé du GNL américain en Europe ne se fera pas avant 2015. Il s’agit probablement, alors que des négociations avec la Russie sur la question ukrainienne s’engage, de montrer à Vladimir Poutine que le chantage gazier ne peut pas être utilisé. En arrière plan, l’aide américaine, bien qu’inopérante pour l’instant, arrive à point nommé dans les négociations sur le TTIP.

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