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Le torpillage de Rio+20 : une simple affaire de conjoncture économique ?

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Voilà, c’est fait. Alors que le sommet de Rio+20 vient à peine de débuter, la résolution qui devrait être adoptée à la fin de la rencontre vient d’être achevée par les négociateurs des différents pays présents. Plus besoin pour les chefs d’Etats des 130 pays participant de se fatiguer. Cependant ce bel accord est déjà décrié par les ONG de protection de l’environnement comme étant une coquille vide. La crise économique que nous traversons est-elle le seul marqueur de la mauvaise volonté de chacun à faire un pas en avant ?

Le but du sommet Rio+20 est clair : vingt ans après le premier sommet de la Terre, il s’agit à l’origine d’adopter le concept d’économie verte, renforcer la gouvernance mondiale de l’environnement et lancer le principe d' »objectifs du développement durable », dans la lignée des Objectifs du Millénaire de l’ONU qui expirent en 2015. Les négociateurs, qui mènent des mois durant le véritable travail de négociation avant que les chefs d’Etat ne viennent signer la déclaration, étaient incités par le Brésil à trouver un consensus avant lundi dernier. La manœuvre était claire : éviter un nouveau Copenhague durant lequel les négociateurs avaient échoués et les chefs d’Etat avaient dû eux même négocier les termes de l’accord. L’échec avait été retentissant et nous ne sommes pas passés loin d’une répétition de cette situation. En effet, l’Union Européenne a d’abord trouvé que le texte manquait d’ambition sur les Objectifs du développement durable et la gouvernance mondiale.

Un accord a pu être obtenu mardi soir même si le texte baptisé « L’avenir que nous voulons » n’est pas l’accord rêvé par les ONG qui pourtant n’espéraient pas beaucoup de la rencontre.

Alors à qui la faute ? L’idée première est d’imputer le naufrage du projet aux pays industrialisés qui n’ont globalement pas pris d’engagements financiers clairs, comme le demandaient les pays en voie de développement, pour cause de crise. Cette thèse de l’indifférence des pays industrialisés est renforcée par l’absence à Rio de Barack Obama, Angela Merkel, Hu Jintao et Vladimir Poutine.  L’Union Européenne reste malgré tout à la pointe de la lutte contre le changement climatique et est la première à critiquer le résultat des négociations. Car les pays en développement n’ont pas fait montre d’une grande volonté de réguler leurs propres émissions, et ce afin de préserver leur croissance. Ces derniers ont vidé le concept d’économie verte de sa substance en pensant qu’il ralentirait leur économie et que les pays industrialisés en profiteraient pour imposer leurs technologies et leurs entreprises.

« Je ne doute pas que nous serons à la hauteur des défis que la situation mondiale réclame », avait affirmé la présidente du Brésil Dilma Rousseff. Elle semble bien la seule…

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