L’actu dans le rétro : décembre 2013
Découvrez chaque début de mois les moments forts de l’actualité internationale du mois passé, vus, traités et analysés par Les Yeux du Monde.
Cette fin d’année 2013 a notamment été marquée par la poursuite ou l’émergence de nombreuses déstabilisations internes à l’exemple de l’Ukraine dont le soulèvement rappelle à plusieurs égards la révolution colorée. De même, la Thaïlande a été secouée par de nombreuses manifestations et la demande par l’opposition d’une démission de la Première Ministre Yingluck Shinawatra suite au dépôt d’un projet de loi d’amnistie qui ouvrirait la possibilité d’un retour de l’ancien Premier ministre, frère de l’actuelle occupante de la fonction. Au Sud-Soudan, l’ombre de la guerre civile plane de nouveau sur le pays avec des affrontements entre différentes factions de l’armée. Des pourparlers de paix sont actuellement en cours en Ethiopie afin de permettre la mise en place d’un cessez-le-feu. Enfin, l’opération Sangaris en Centrafrique menée par l’armée française sous mandat de l’ONU fait craindre, du fait de la difficulté et de la complexité du terrain, une opération extérieure moins évidente que celle menée plus tôt dans l’année au Mali. La dégradation récente des relations entre les soldats tchadiens et burundais au sein de la MISCA, les premiers étant soupçonnés de soutenir les anciens membres de la Séléka ont conduit à leur redéploiement au nord.
Ce mois a aussi été marqué par l’arrivée d’un nouveau gouvernement en Allemagne, dont la composition faite d’une coalition entre le SPD et le CDU-CSU, parti d’Angela Merkel, fait espérer une plus grande cohésion entre les politiques et les positions franco-allemandes. Plus à l’est, en Turquie, une affaire de corruption et de transactions avec l’Iran (sous embargo de l’ONU) a éclaboussé le parti de R. Erdogan et son gouvernement. Ce scandale politico-financier a conduit au licenciement de membres du personnel de police et à la démission de nombreux ministres. Si l’opposition parait trop faible pour constituer une menace, l’armée si elle venait à s’impliquer, pourrait faire vaciller le pouvoir.
Aux Etats Unis, on semble assister à une reprise économique réelle conduisant la Fed à abandonner progressivement à partir de janvier 2014 sa politique de « Quantitative Easing ». Cette croissance, si elle est spectaculaire en comparaison avec l’activité économique du vieux continent, demeure fragile. Dans un autre domaine, un rapport concernant l’activité de la NSA a été remis au Président B. Obama. Des pistes de réforme du commandement de l’agence et sur la fin de la collecte centralisée des données ont été évoquées, mais rien ne lie l’administration Obama à prendre des mesures qui remettraient en cause l’objectif même de l’agence.
Pendant ce temps là, tandis que la Chine effectuait son premier alunissage et que le monde faisait ses adieux à Mandela, les membres de l’Union européenne signaient un accord sur les modalités nouvelles de restructuration et de fermeture des banques en faillite, avançant ainsi lentement vers un plus grand fédéralisme par la mise en place d’une union bancaire. La désunion en matière de défense demeure cependant, comme l’a illustré le sommet des 19 et 20 décembre 2013. Si quatre programmes de coopération ont été approuvés, les Etats restent divisés sur le concept d’une défense européenne intégrée. Aussi, les débats au sein de l’UE ont beaucoup plus porté en cette fin d’année sur la libre circulation, enfin étendue à la Roumanie et la Bulgarie à partir du 1er janvier 2014. De nombreux pays, le Royaume-Uni en tête, envisagent ainsi une modification de la politique migratoire dans une logique restrictive.
Enfin, en Russie, Vladimir Poutine a libéré l’oligarque Mikhaïl Khodorkovski, en prison depuis 2003 ainsi que les membre du groupe Pussy Riot. Si ce geste, près d’un mois avant les Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi, a semblé témoigner d’une certaine souplesse du président russe, il atteste plus d’une prise de conscience du faible pouvoir de nuisance des personnes libérées. Les récents attentats de Volgograd ne manqueront cependant pas de rappeler la fermeté du dirigeant dans la lutte contre les terroristes menaçant la sécurité du pays, et son pouvoir.