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L’Afrique est-elle le continent du XXIème siècle ?

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La croissance africaine fait figure d'exemple face à la crise qui secoue l'économie mondiale.
La croissance africaine fait figure d’exemple face à la crise qui secoue l’économie mondiale.

Alors que l’Europe et les « grandes puissances » s’enfoncent dans la lutte pour une croissance économique positive, le continent africain semble défier la crise économique mondiale en affichant des projections à 6 ou 7% pour l’année 2015. Territoire longtemps considéré comme un poids pour la communauté internationale, il est aujourd’hui en passe de devenir une réelle opportunité pour l’ensemble du monde.

Un décollage économique prometteur

Ces prévisions de croissance résultent notamment de l’augmentation globale des revenus, de la hausse des investissements publics, et d’une urbanisation croissante. Elles s’accompagnent désormais d’un phénomène de ralentissement de la croissance démographique souligné cette semaine par le Fonds des Nations-Unies pour la population, qui pourrait tripler, à long terme, le revenu par habitant. Ces nouvelles données marquent une pause dans un processus d’expansion largement enclenché, puisque la population du continent est passée de 200 millions à 1 milliards depuis la Seconde guerre mondiale et représenterait, selon l’Unicef, 40% de la population mondiale en 2100.

Mais le véritable atout des pays africains reste leurs ressources naturelles. A lui seul, le continent possède environ 12 % des réserves mondiales de pétrole, 42 % des réserves d’or, entre 80 et 90 % des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine, 60 % des terres arables et de vastes ressources en bois. L’ensemble de ces richesses, largement prisées par les anciennes puissances coloniales, mais aussi par de nouveaux acteurs émergents, tels que la Chine, représentent en apparence une aubaine pour certains Etats tels que le Nigéria, la RDC, ou encore l’Algérie.

Un développement ralenti par un contexte politique et institutionnel complexe

Malgré les espoirs, le continent reste porteur de nombreuses faiblesses historiques : un taux d’analphabétisme de 50%, un retard technologique conséquent, des insuffisances sur un plan sanitaire et social et une dépendance économique forte. Elle est en effet tributaire de l’aide des pays développés et des organisations internationales telles que le FMI, ou la Banque mondiale, qui reste conditionnée par la mise en place de réformes et module l’avenir du système politique et social du continent. Le commerce intra-régional y représente seulement 10% de ses échanges, assurant ainsi une dépendance aux importations de ses matières premières par les pays du Nord.

De même, l’impact de ces matières sur le développement des pays africains est remis en cause par certains auteurs, tel que Richard Auty, qui a mis en avant en 1990 la thèse de « la malédiction des ressources naturelles ». Selon celle-ci, la possession de ces ressources par un Etat, n’a pas forcément de répercussions positives sur l’économie de ses habitants et sa croissance économique, et représenterait même un vecteur de conflits civils. Pire encore, « de manière paradoxale, l’exploitation des richesses du sous-sol est souvent associée à la misère des populations locales, à la mauvaise gouvernance et à la dégradation de l’environnement » (G. Carbonnier).

Cette ambiguïté est renforcée par les évènements politiques et sanitaires récents, la Banque mondiale rappelant ainsi qu’il ne faudra pas négliger à l’avenir, « les répercussions économiques liées aux activités des groupes terroristes et l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest ».

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