Le président béninois Boni Yayi réélu, une semaine après l’élection présidentielle nigérienne
Deux pays, deux situations a priori différentes. Et pourtant… Ce dimanche, Boni Yayi a été réélu à la tête du Bénin (pour un second mandat) avec 53% des votes, et ce après des semaines de confrontations et de tensions musclées, qui ont obligé la commission électorale à retarder deux fois la date du scrutin. Une semaine plus tôt, c’était l’opposant nigérien Issoufou qui était élu Président. A vrai dire donc, deux élections que l’on ne peut guère relier…
Pourtant, le danger, pour ces deux pays, était de s’inspirer de « l’exemple » ivoirien, à savoir une élection contestée par l’opposition et dès lors, un statu quo politique. Or, il semble que cette situation soit impossible aujourd’hui au Niger ou au Bénin. Boni Yayi est certes accusé de fraude par son principal opposant, mais il y a fort à parier que l’élection soit validée. Quant à lui, Issoufou a été élu dans un calme relatif, après des années de domination de la junte militaire.
Cependant, les objectifs ne sont pas les mêmes. Au Niger, Mamadou Tandja a dirigé le pays durant toute la dernière décennie jusqu’à ce qu’il soit victime d’un coup d’état militaire l’an dernier. Et c’est tout à l’honneur de la junte en place depuis de tenter de restaurer la démocratie, dans un pays très sensible (trois coups d’état en quinze ans). Mais le chemin vers la paix et le calme est semé d’embûches, puisqu’il apparait que les alliés de M. Issoufou sont tout simplement ceux qui assistaient Tandja quelques temps auparavant !
Au Bénin, la situation est différente. Boni Yayi, ancien Directeur de la Banque de Développement ouest-africaine, est au cœur d’un scandale d’escroquerie, dans lequel son gouvernement est accusé d’avoir perdu l’équivalent de 160 millions de dollars, ruinant les épargnes de millions d’habitants. Il va en tout cas profiter du fait que son principal opposant soit atteint par la limite d’âge (70 ans) au-delà de laquelle la Constitution béninoise interdit à quiconque de briguer la fonction suprême.
En tout cas, on ne peut que féliciter ces deux pays d’avoir évité (pour le moment) une instabilité politique comparable à celle régnant en Côte d’Ivoire. Charge, désormais, à des pays comme le Nigeria (et son Président Goodluck Jonathan) ou le Liberia, en pleine année électorale, de faire de même…