La République populaire de Chine, premier bailleur de fonds sur le continent africain
Après l’Asie et l’Amérique latine, l’Afrique : dans le répertoire des pays émergents peu ou prou affectés par les investissements chinois, les territoires africains font désormais office de têtes de liste suite à l’annonce faite jeudi dernier par l’actuel président chinois Hu Jintao, lors de la 5e édition du Forum de coopération Chine-Afrique se déroulant actuellement à Pékin de doubler les crédits adressés au continent africain. Désormais, ce seront donc 20 milliards de dollars versés au continent tout entier avec pour objectif de « promouvoir le développement des infrastructures, de l’agriculture, de l’industrie manufacturière et des PME en Afrique ». Alors l’investissement chinois, une chance pour l’économie africaine?
A vrai dire, ce n’est pas la première fois qu’une telle considération s’opère sur le continent africain : déjà en 2009, lors de la 4e édition du Forum sur la coopération sino-africaine la Chine avait-elle évoqué sa volonté d’accroître son intervention en Afrique, mais à un niveau bien moins important que celui actuel puisque à l’époque, le montant des prêts accordés ne dépassait pas les 10 milliards de dollars quand celui-ci se monte à près de 20 milliards de dollars aujourd’hui. Corollaire de cette annonce, les échanges sino-africains explosaient quelques temps plus tard, tout comme les IDE – Investissements Directs à l’Étranger –, rehaussés pour leur part de plus de 60% en moins de trois ans. Résultat, la Chine est aujourd’hui le premier partenaire commercial de l’Afrique, avec plus de 166 milliards de dollars échangés chaque année, un record validé l’année dernière.
Aussi la décision adoptée jeudi dernier n’est-elle que la suite logique d’une politique exercée depuis maintenant plusieurs années par la Chine qui, par ce biais, entend bien accroître son influence au sein du territoire africain : conditions sine qua non de la pérennité de la croissance et du développement chinois, les ressources naturelles sont les premiers objectifs visés par cette intervention, mais ils ne sont pas les seuls, puisque le secteur manufacturier, agricole et bancaire pourront également être touchés par ces mesures.
Au menu de cet engagement, le secteur éducatif et culturel seront également concernés, la Chine prévoyant entre autres de créer « un programme Talents africains pour former 30 000 personnes dans différents secteurs » de l’économie africaine, mais aussi de construire « des infrastructures culturelles et de formation technique et professionnelle », destinées à promouvoir le développement économique et culturel sur tout le continent.
Ainsi l’Afrique espère-t-elle bien aujourd’hui, connaître un renouveau dans son développement :
Territoire relativement délaissé en comparaison de ses pairs, l’Afrique monopolise aujourd’hui toute l’attention des observateurs internationaux comme des investisseurs étrangers, en raison des chances, occasions et opportunités désormais mises en lumière sous l’effet de l’intervention chinoise.
Porteuse d’effets bénéfiques indéniables sur la croissance des pays africains, aussi cette intervention fut-elle accueillie avec le plus grand enthousiasme par les autorités internationales : malgré les doutes posés à l’encontre des motivations chinoises, l’annonce effectuée jeudi dernier semble bel et bien être dotée de bonnes volontés, chose que le continent africain, nécessite aujourd’hui plus que jamais.