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Le nationalisme s’installe en Asie du Sud-Est

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 La candidate conservatrice, Park Geun-hye, prend le pouvoir en Corée du Sud. Elle partage l’idéologie du président sortant, Lee Myung-bak, avec au programme libre-échange, désengagement de l’Etat et baisse des impôts.

Avec la victoire de la conservatrice Park Geun-hye à l’élection présidentielle de la Corée du Sud, le 20 décembre 2012, l’année s’achève avec trois pays d’Asie du Nord-Est changeant de leader. L’arrivée du nationalisme dans les trois pays (Corée du Sud, Japon et Chine) fait craindre une aggravation des tensions dans la zone et une avancée dans la course à l’armement, déjà entamée, avec en filigrane la menace de l’arsenal nucléaire nord-coréen.

Xi Jinping, élu secrétaire général du Parti Communiste Chinois, en novembre dernier, avait demandé à ses forces armées qu’elles intensifient leur capacité pour le combat afin d’être mieux préparé pour les guerres régionales. Ces paroles n’auguraient rien de bon et n’ont pas rassuré ses voisins sur les intentions chinoises, notamment sur la dispute avec le Japon et d’autres Etats asiatiques au sujet d’îlots dans la mer du sud de la Chine.

Au Japon, l’arrivée au pouvoir de Shinzo Abe n’a pas non plus aidé à  éteindre les tensions. D’ailleurs, le nouveau dirigeant ne s’est pas fait prier pour affirmer ses intentions et a immédiatement déclaré, à la suite de son élection, que les îles Senkaku y Diaoyu faisaient parties intégrantes du Japon.  Malgré tout, ce dernier a aussi mis en avant le fait que la Chine est le premier partenaire commercial du Japon, une manière d’atténuer la teneur de ses propos tenus auparavant.

Cette situation enflamme aussi les relations entre Washington et Pékin. Pour cette dernière, la nouvelle stratégie du président Barack Obama, qui donne la priorité à la région d’Asie Pacifique, a pour but d’isoler la Chine et d’empêcher au maximum son essor. Au-delà de la rivalité avec la Chine, cette remarque s’appuie aussi sur le fait que les Etats-Unis se sont rapprochés à la fois du Japon et de la Corée du Sud, pays où des troupes américaines sont stationnées. La Chine dénonce l’espionnage américain dans la zone, caractérisé par la cyberguerre, les robots de combats et les opérations spéciales que les Etats-Unis mettent en place en ce moment.

La Corée du Nord entre elle aussi en jeu.  Les Etats-Unis n’acceptent pas que la Chine ne tente pas plus d’annihiler les menaces nucléaires de la Corée du Nord, un régime considérée peu fiable, davantage encore après la mise en orbite d’un satellite la semaine passée. La victoire électorale de Park Geun-hye, joue donc aussi un rôle important à un moment où le pays est en conflit avec le Japon sur la dispute des îles Dokdo et Takeshima : la région est donc en proie à de nouveaux conflits.

Les sud-coréens se demandent aussi quelles seront les prises de positions devant la Corée du Nord, pays ingérable, qui suscite toujours des inquiétudes vis-à-vis de ses capacités nucléaires et de ses intentions.

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