Naoto Kan succède à Yukio Hatoyama en tant que Premier Ministre du Japon
Après trois Premiers ministres provenant de l’historique Parti Libéral Démocrate (PLD) et incapables de répondre aux attentes des électeurs, la prise de pouvoir historique par le Parti Démocrate du Japon (PDJ) en août dernier pouvait sonner comme l’heure du changement. Pourtant, Yukio Hatoyama, qui fut à cette occasion nommé Premier ministre, a dû essuyer les mêmes difficultés que ses prédécesseurs, d’autant qu’il a souvent dû faire face à des divergences au sein même de sa majorité. Le Parti Social Démocrate venait d’ailleurs, le 30 mai dernier, de se retirer de cette coalition.
Souhaitant mettre fin aux pratiques de corruption et aux arrangements entre la sphère politique et les entreprises privées, Hatoyama a déçu. Sa volonté de relancer l’économie du pays ainsi que la consommation intérieure n’a pas été couronnée de succès. Les promesses louables de son programme n’ont pas été tenues. Ainsi, après huit mois au pouvoir, Hatoyama, victime d’une forte impopularité et renonçant à la suppression de la base américaine sur l’île d’Okinawa, a été contraint à la démission.
Suite à l’élection de Naoto Kan, premier vice-Premier ministre de Hatoyama et qui était jusqu’à hier encore Ministre des Finances, a la tête du PDJ, celui-ci l’a donc remplacé au poste de Premier Ministre. Son caractère, bien plus énergique que son prédécesseur, doit lui permettre de maintenir le PDJ au pouvoir. Il jouit pour cela d’une forte popularité liée notamment à son franc-parler.
Le Japon a toujours face à lui le réveil de la Chine, qui est d’ailleurs en passe de lui subtiliser le statut de deuxième puissance économique mondiale, première en Asie. Les tensions entre les Corées sont là aussi une menace pour le Japon, déjà confronté à des tirs nord-coréens dans son propre espace aérien. Cela risque de relancer la débat sur les forces d’autodéfense (FAD) qui ne sont pas dotées de l’arme atomique et ne peuvent intervenir à l’extérieur du pays que pour des opérations humanitaires, selon la constitution de 1947. Les défis, tant géopolitiques qu’économiques ou sociaux sont immenses au Japon. Pour les relever, il lui est indispensable de régler ses problèmes internes et poursuivre le dialogue avec les Etats-Unis comme avec les acteurs régionaux.