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Le jeu chinois profite à El-Assad

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Depuis des semaines, les Occidentaux tentent d’imposer leurs visions aux Nations Unies sur le bien-fondé de sanctions diverses contre le régime syrien de Bachar El-Assad. Face à eux, Russes et surtout Chinois ne veulent rien entendre.

La Chine nouvelle n’est pas une puissance parfaite. Elle en a tous les arguments, mais tous ne sont pas suffisamment développés. La puissance diplomatique en est un parfait symbole. Face aux Révolutions arabes, faute d’idéologie politique claire, la Chine est tombée dans la facilité : elle a dit non à toutes les propositions émises par les Occidentaux, que ce soit sur la Libye ou désormais la Syrie. Cette posture, qui s’apparente à un jeu volontaire chinois, est logique (le pouvoir chinois ne peut donner raison à ceux qui manifestent contre leurs gouvernants Kadhafi ou El-Assad, de peur qu’une telle chose ne prenne place en Chine) mais est en totale contradiction avec la politique des petits pas, la Chine cherchant depuis des années avant tout le consensus avec les autres grandes puissances.

Une grande puissance sans réel point de vue global sur le monde

Evidemment, l’attitude chinoise exacerbe le nationalisme fort régnant dans le pays (ou devrait-on dire l’anti-occidentalisme) et rappelle à tous que les objectifs occidentaux sont bien de faire tomber El-Assad pour mieux isoler le Hezbollah et l’Iran. L’Iran dont la Chine a fait l’un de ses principaux fournisseurs énergétiques…  En utilisant son droit de veto, la Chine ne veut pas passer pour un pays cautionnant l’interventionnisme voire l’ingérence (concepts fondamentalement occidentaux), quitte à soutenir, indirectement, une machine à tuer étatique. En un mot, elle ne veut pas passer pour un pays occidental. Le soutien indéfectible et aveugle de la Russie aux refus successifs de la Chine rend l’Empire du Milieu beaucoup moins seul sur la scène internationale, et donc, mine de rien, une puissance à écouter et à convaincre.

Ne tombons pas malgré tout dans la critique permanente de cette attitude chinoise censée faire ralentir les choses. L’instrumentalisation du conflit syrien est tel qu’aujourd’hui les occidentaux ne font confiance qu’aux organes de presse de l’opposition syrienne, oubliant par-là que cette opposition n’est pas innocente elle non plus… Il n’en reste pas moins que la Chine gagne du temps et rappelle à tous que l’ONU, ce gouvernement mondial, sait (trop) bien faire place aux voix discordantes, quitte à nuire sensiblement à un consensus nécessaire sur un tel sujet épineux.

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