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Italie : le Mouvement 5 étoiles domine les municipales

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Après les anglais en mai dernier, les italiens ont, à leur tour, été appelés aux urnes dimanche 19 juin pour le second tour des élections municipales. Les résultats ont été sans appel. Le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo a largement devancé le Parti démocrate de Matteo Renzi. Deux candidates de cette formation politique au discours antiélitiste sont même parvenues à remporter deux des quatre plus grandes villes du pays : Rome et Turin. Le Mouvement 5 étoiles (M5S) paraissait en grande difficulté depuis les élections européennes de 2014. Cependant, il s’est montré capable de s’inscrire dans le paysage politique italien en remportant des scrutins décisifs, mettant en difficulté M. Renzi.   

Virginia Raggi (M5S), le jour de sa proclamation officielle en tant que maire de Rome. C'est la première femme élue à la tête de la ville.
Virginia Raggi (M5S), le jour de sa proclamation officielle en tant que maire de Rome. C’est la première femme élue à la tête de la ville.

A l’issu des résultats du second tour, le Parti démocrate a reconnu une défaite « claire et sans circonstances atténuantes » face au parti de B. Grillo. A Rome, Virginia Raggi (M5S), une avocate de 37 ans, s’est largement imposée, récoltant plus de deux tiers des suffrages. A Turin, c’est Chiara Appendino (M5S) qui a créé la surprise face à Piero Fassino, maire sortant du Parti démocrate. La formation de M. Renzi a également été battue à Naples, dès le premier tour. Le Président du conseil devra se consoler avec Milan et Bologne.

Rome et Turin – ainsi que d’autres villes italiennes – ont fait le choix de la nouveauté. Les électeurs en ont assez d’une partie de la classe politique, qu’ils jugent vieillissantes, molles, et incapables de régler des problèmes gangrénant les communes. Les électeurs ont aussi fait le choix de la jeunesse, comme on peut le voir dans les figures de C. Appendino et V. Raggi. La tâche sera donc difficile pour les nouveaux élus, car beaucoup d’espoir est placé en eux. Ce défi représente une occasion rêvée pour le M5S pour prouver qu’il n’est plus un simple mouvement contestataire. Le parti s’est déjà montré capable de conquérir des villes possédées aussi bien par la gauche – comme Turin – que par la droite – telle la capitale Rome. Les dirigeants du parti veulent à présent démontrer que le nouveau venu sur la scène politique italienne peut régler des crises sur lesquelles les partis traditionnels ont trébuchés. Si ce défi est relevé, le M5S sera en pôle position pour les élections générales de 2018.

La victoire du Mouvement 5 étoiles représente un challenge pour le Premier ministre, alors qu’il s’apprête à jouer son futur politique sur un référendum en octobre.

M. Renzi a en effet annoncé que si le « non » l’emportait lors de ce référendum – portant sur les prérogatives du Sénat – il démissionnerait. Il est donc possible que les partis politiques de l’opposition profitent de cette occasion pour éjecter ce Premier ministre réformateur. Lors des élections municipales, une alliance de circonstance a notamment regroupé une partie de la droite de Silvio Berlusconi (Forza Italia), l’extrême-gauche, et la Ligue du Nord. Dans plusieurs villes, ils ont appelé à voter pour des candidats du M5S. Ce fut le cas à Rome et à Turin. V. Raggi et C. Appendino doivent donc beaucoup à leur propre parti, mais aussi aux autres. Une telle stratégie pourrait être adoptée en octobre. M. Renzi devrait alors faire face à une grande partie de la classe politique cherchant à le mettre en échec.

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