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L’œil de la presse européenne frontalière sur l’élection présidentielle

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L’entre deux tours présidentiel fait place à beaucoup de débats et d’agitation sur la scène politique et médiatique française. Les journaux s’en délectent et chacun défend  son « candidat» à travers une ligne éditorial plus affirmée qu’à l’accoutumée. Les deux candidats sont tour à tour comparés, différenciés, critiqués par  les quotidiens de la presse écrite.

Les journaux étrangers s’interrogent eux aussi sur le futur de la France et son rôle au sein de l’Union Européenne. L’Europe suit l’élection présidentielle française avec attention et chacun s’interroge sur l’avenir de la France à l’issue du scrutin du dimanche 06 mai 2012, date du second tour.

La victoire de F.Hollande au premier tour est autant saluée que l’incapacité de N.Sarkozy à mobiliser des électeurs en sa faveur. Le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung constate avec une jolie formule que « la majorité silencieuse, appelée par Sarkozy ces dernières semaines, est restée muette ».  Le Financial Times Deutschland s’en donne à cœur joie en donnant Sarkozy pour humilié.

En Italie Il Manifesto avec un titre un brin provocateur et métaphorique « Sarkofago » (sarkophage) explique que Hollande a enterré le président sortant. Rien d’étonnant pour un quotidien d’extrême gauche mais, plus inquiétant pour le président français, on apprend dans la presse italienne que Sarkozy a été quasi unanimement lâché par la classe politique italienne. De la droite berlusconienne, qui louait pourtant sa victoire en 2007, en passant par le centre jusqu’à la gauche, détractrice de la première heure, peu ont goûté à l’attitude du président français.

La montée des extrêmes et notamment de Marine Le Pen a été condamnée par un florilège de formules : « Jamais encore le Front national n’avait réalisé un score aussi haut », « La France donne du poids à l’extrême droite et présente un rude face-à-face », « l’inquiétante montée des extrêmes en France ».

Ces jours-ci, les journaux européens mettent en garde face au populisme ambiant et la droitisation sarkozyste menée à des fins purement électoralistes afin de récupérer les voix lepénistes.

Le journal Tageblatt (Luxembourg) évoque « Sarkopen », référence au virage à droite du président sortant. Pour autant « les français tournent le dos à la politique de droitisation de Sarkozy » selon El Pais.

La  presse européenne ne semble plus douter de la victoire socialiste et fait le deuil (plus ou moins aisément selon le pays) du président sortant. En Allemagne, A.Merkel a affiché sa préférence envers le président sortant mais l’alliance Merkozy semble bel et bien toucher à sa fin. Les relations franco allemandes s’apprêtent à être redéfinies et la chancelière se prépare à l’arrivée du socialiste au pouvoir.

Plus que la destitution de Nicolas Sarkozy, ce qui semble préoccuper l’Europe est la façon dont François Hollande mènera sa politique en cas d’élection. Il deviendra alors le leader social-démocrate européen, un vrai défi à relever pour celui qui n’a encore jamais été ministre.

 

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