EuropeRussie et espaces post-soviétiques

Poutine pense lui aussi à 2012, sur fond de vagues de manifestations

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Vladimir Poutine ressuscite le mythe Lada : un prélude à une future campagne électorale ?

Il n’y a pas qu’en France que les élections présidentielles passionnent les politiques. Ironie du sort, 2012 verra également les élections présidentielles américaines et russes. Mais, alors que les présidents Obama et Sarkozy n’envisagent pas encore (officiellement) une réélection, en Russie, l’intérêt est déjà marqué. C’est l’actuel premier ministre, qui, au cours d’une interview, a déclaré son profond intérêt pour la prochaine élection. Or, ce premier ministre a déjà été élu deux fois président : il s’agit de Vladimir Poutine.

Ainsi, il semble bien que la Constitution russe ait été le seul frein aux volontés présidentielles de Poutine. Celui-ci ne pouvait pas en effet cumuler trois mandats consécutifs de président de la République. Il a donc dû « laisser » la place à Medvedev en 2008, s’octroyant le poste de premier ministre, afin de ne pas être écarté du pouvoir. Mais ne soyons pas niais : c’est bien Poutine qui occupe principalement la scène médiatique internationale, comme pour dénoncer les récentes oppositions et manifestations à Moscou. Il les a critiquées, parlant de « provocation » contre le gouvernement en place, puisque celles-ci n’ont pas été, selon lui, légales. Les manifestants n’ont en effet pas attendu la permission des autorités pour manifester. A chaque fois, Poutine fait la sourde oreille, prétextant le non respect par les opposants de la loi, ceux-ci préférant choisir des lieux interdits à toute manifestation.

Voilà donc Poutine bien engagé sur la voie d’une réélection, alors que Medvedev est seulement à mi-mandat. Les pressions internationales n’y feront rien, car Poutine persiste à affirmer que la Russie est un Etat de droit, et aucune ingérence n’est possible. Difficile, là, de dire quoi que ce soit. Défiler dans son pays en Lada après les dramatiques incendies accroit sa popularité en Russie, la décroit à l’étranger. Ceux-ci ne l’ont d’ailleurs pas affaibli, au contraire du maire de Moscou. Mais, pour la Russie, il vaut mieux ça que le contraire (regardez Gorbatchev : le Gorbi adoré à l’étranger, haï en Russie). L’opinion russe, dans sa majorité, pense toujours que les manifestations des opposants sont autant de provocations à l’égard du Kremlin. Les Russes, au contraire de bon nombre de leurs voisins occidentaux, sont conscients de la corruption régnant dans leur pays. Reste la « maturité » démocratique, à savoir voter pour d’autres partis… Mais, à deux ans des présidentielles, on ne voit qui pourrait empêcher Poutine, à part peut-être Medvedev. Mais le peut-il ?

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