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Belgique : l’histoire d’une crise politique et communautaire sans équivalent (2/2)

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La peur de l’éclatement ne sera désormais plus qu’un vague souvenir pour la Belgique : deux mois après le début des négociations, huit partis francophones et flamands sont enfin parvenus à trouver un terrain d’entente au milieu des divergences récurrentes, signalant par là le point final d’une crise qui, tout au long de ses quatre années d’existence, n’aura eu de cesse de maintenir le pays tout entier en haleine.

Fait sans précédent dans l’histoire politique de la Belgique, la crise communautaire de 2007 aura en premier lieu été le révélateur des limites de la diversité communautaire dans un pays; lorsqu’en juin 2007 la montée de revendications autonomistes flamandes, alors basées sur le constat que les Flamands du Nord, plus nombreux mais aussi plus riches que les francophones payent injustement pour leurs voisins du sud, se fait sentir, le coupable est tout trouvé : la diversité communautaire belge; de même lorsqu’en février 2011 la Belgique bat le record du monde de la période la plus longue passée sans gouvernement, le constat n’est pas bien différent : pour ramener le calme dans le pays, les dirigeants belges se devaient alors de trouver un accord conciliant et significatif, capable de faire oublier leurs différences aux différentes communautés belges, et de les rapprocher autour d’intérêts et de symboles communs.

En cela, l’accord trouvé ce samedi 8 octobre entre les huit partis francophones et flamands est pour le moins imposant : placé sous le signe des transferts de compétences de l’État aux régions et du renforcement de l’autonomie fiscale régionale, celui-ci assigne l’ensemble des institutions du pays, traitant aussi bien des allocations familiales, du code de la route que des différentes problématiques liées à l’emploi. Plus clairement encore :

En résolvant le problème de l’autonomie des régions qui tendait à mettre à mal le pays depuis avril 2010, cet accord ouvre donc la voie à une future sortie de crise en Belgique.

La preuve de cet exposé? A la suite de ces tractations, l’agence de notation Moody’s a décidé de placer la Belgique sous surveillance juste après avoir annoncé sa volonté d’abaisser prochainement la note du pays, la Belgique étant par ailleurs mise à mal par les difficultés financières du groupe Dexia, l’incertitude régnant depuis quelques semaines sur les besoins de la banque franco-belge pour faire face aux exigences de l’Autorité bancaire européenne.

Exécuté le 8 octobre dernier, cet accord passé entre les huit partis francophones et flamands est donc résolument un succès; mais la route vers le rétablissement d’un ordre politique total en Belgique est encore longue : la prochaine étape sera celle de l’adoption d’un véritable gouvernement dans le pays. A l’issue de cet accord, ainsi Wouter Van Besien, l’actuel président du parti écologiste flamand avait-il déclaré : « Le dialogue l’a emporté sur le cynisme ». Espérons qu’à l’avenir, cette noble avancée ne faiblisse pas.

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