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Reprise des négociations sur le nucléaire iranien : des progrès envisageables ?

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Le vendredi 5 avril 2013, de nouvelles discussions entre les pays du groupe 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne) et l’Iran ont débuté à Almaty, au Kazakhstan. Au cours de ces pourparlers, l’objectif du groupe de puissances est de faire suspendre le programme nucléaire iranien, alors que la République islamique, quant à elle, voudrait faire valoir son droit d’enrichir de l’uranium.

En arguant que le programme mis en place depuis plusieurs années est pacifique, l’Iran souhaiterait pouvoir gagner le droit d’enrichir de l’uranium à sa guise. Mais, les six autres puissances impliquées dans les négociations, soupçonnent une tentative de fabrication d’un arsenal nucléaire et voient donc, dans ce programme, une menace certaine pour l’avenir. Ainsi, l’ONU, mais aussi l’Union européenne et les Etats-Unis, ont mis en place des sanctions commerciales pour condamner le comportement iranien.

Malgré cette potentielle menace, B. Obama souhaite trouver une solution diplomatique, une « solution plus durable » au différend, en usant de la pression découlant des sanctions internationales. Mais, son objectif étant d’éviter que Téhéran ne conçoive une arme susceptible de menacer Israël ou ne provoque une course à l’armement dans la région, le président des Etats-Unis n’exclut aucune option si le risque devient trop important.

Pour débloquer la situation et pour éviter toute autre montée des tensions, une première phase de négociations a été entreprise à Almaty, en février dernier. Les discussions ont débouché sur une offre du groupe 5+1 qui a proposé, en échange de la « suspension » des activités d’enrichissement d’uranium à 20%, une atténuation de certaines sanctions internationales. Les pourparlers d’Almaty 2 ont commencé ce matin avec l’espoir d’une réponse positive de Téhéran, mais il n’en fut rien : la délégation iranienne n’a pas évoqué cette proposition mais a, comme toujours, réaffirmé sa volonté de pouvoir enrichir de l’uranium comme bon lui semble. Pour le groupe 5+1, cela n’est pas acceptable, notamment du fait de l’impossibilité, pour les inspecteurs de l’ONU, de contrôler les installations du régime de Téhéran. Les négociations continuent le 6 avril mais, dans ces conditions, aucun accord ne semble être possible.

Les prochaines échéances électorales iraniennes : une cause de ce dialogue de sourds ?

A l’approche des élections présidentielles de juin, les dirigeants de Téhéran sont soucieux de maintenir une cohérence interne pour assurer le bon déroulement du processus électoral. Les négociations en cours et à venir ne pourront faire fi de ce contexte bien particulier : les dirigeants iraniens ayant à cœur de ne pas provoquer des réactions vives au sein de la société de la République islamique, le statu quo paraît être, pour eux, la meilleure issue possible aux pourparlers. Ainsi, l’objectif est probablement de tenter de maintenir en vie le processus de négociation pour repousser le plus possible le moment de la décision, tout en évitant bien sûr de s’exposer à de nouvelles sanctions internationales. Du fait de ce contexte, les discussions semblent donc bien être vouées à l’échec.

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