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Le régime d’El-Assad plus fort que l’ONU ?

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Alors que les résolutions et les opérations militaires décidées dans le cas libyen n’avaient pas traîné, il en est tout autrement dans le cas syrien, pendant que de véritables massacres se produisent quotidiennement. Tout simplement car l’ONU n’a plus force de décision…

L’ONU est proche de parvenir à un  accord au sujet du régime syrien de Bachar El-Assad, actuellement en proie à des révoltes sans précédent. Mais il ne s’agit que d’un accord, et non d’une résolution, qui aurait pu être beaucoup plus contraignante pour le régime syrien. La faute à qui ? Du point de vue occidental, les coupables sont tout trouvés : la Russie et la Chine.

La Russie, par la voix de son ambassadeur aux Nations Unies  affirme que cet accord « contient un appel sans équivoque à l’arrêt immédiat des violences ». Le comportement russe nous avait surpris dans le cas libyen, car la Russie avait finalement accepté la résolution 1973 autorisant le recours à la force contre Kadhafi. Dans le cas syrien, celle-ci refuse toujours. Pourquoi ? Car le régime russe a toujours entretenu de profondes relations avec la famille El-Assad ; car la Russie ne souhaite pas d’intervention militaire étrangère à moins de mille kilomètres, à vol d’oiseau, de son territoire ; et pour bien d’autres raisons d’ordre stratégique.

Ce n’est pas l’ONU qui détient les clés du cas syrien, mais bien ses voisins

L’ONU n’a donc pas force de loi dans le cas syrien. Elle est tout simplement dépassée dans tout ce qui touche au champ politique ou militaire (et là, c’est l’OTAN quia les mains libres…). Elle s’enferme dans un langage bien trop diplomatique qui fait la part belle aux vetos successifs russo-chinois.

Les actions de rétorsion unilatérales, notamment américaines, n’auront aucun effet. Seules les pressions des voisins de la Syrie pourraient avoir un effet. Pas du Liban, dernier véritable régime à soutenir El-Assad. Plutôt de la Jordanie, éclipsée sur la scène diplomatique durant les Révolutions nord-africaines et surtout celles du Golfe Persique par l’encombrante puissance iranienne. Le roi Abdallah II va certainement vouloir jouer sa réputation de pacificateur sur ce conflit interne.

En Syrie, il semble difficile de parvenir à un accord entre les deux camps. El-Assad pointe du doigt le danger d’une révolte voulant islamiser le pays; cette dernière affirme vouloir instaurer une démocratie pluripartite. Au contraire du cas égyptien, l’armée n’est pas encore du côté des manifestants, qui viennent par ailleurs d’horizons bien trop différents (agriculteurs, chômeurs, figures de l’opposition, groupes tribaux) pour avoir un projet crédible après l’éventuelle chute du régime.

Le danger d’une balkanisation ethnique, religieuse et de classe « à l’iraquienne » inquiète déjà bon nombre d’observateurs. Mais l’ONU est décidément bien loin de ces considérations prospectives…

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