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Les accords de Bretton Woods

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Keynes et l'observateur envoyé par l'URSS au sommet de Bretton Woods
Keynes et l’observateur envoyé par l’URSS au sommet de Bretton Woods

Les accords de Bretton Woods sont signés le 22 juin 1944 dans le contexte de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les forces de l’Allemagne nazie reculent en France, après le débarquement des Alliés, et sur le front de l’Est, l’Ukraine est reprise par l’armée rouge. La chute d’Hitler n’étant qu’une question de temps, il faut alors penser à réformer le système monétaire international qui reposait aussi sur des devises européennes et à reconstruire l’Europe dévastée. Quelques 730 délégués représentant les 44 nations alliées se retrouvent alors pendant trois semaines à Bretton Woods aux États-Unis. Deux projets s’affrontent : celui de John Maynard Keynes, représentant la Grande-Bretagne, et celui de Harry Dexter White, assistant au secrétaire au Trésor des États-Unis.

Pour les comprendre, rappelons le contexte économique de l’époque. Avant la première guerre mondiale, le système économique repose sur le « Gold Exchange Standard » : la monnaie émise par chaque pays est censée être convertible en or, la banque centrale de chaque nation en détenant les réserves. Après la Première Guerre mondiale, ce système devient difficile à tenir pour les pays européens, endettés. Il est alors allégé lors de la conférence de Gênes en 1922. Chaque monnaie ne sera plus exactement convertible en or mais en lingots d’or (évitant de garantir la convertibilité des petites sommes). De plus, se créent deux groupes de monnaies : les devises « clés » telles que le dollar ou la livre (en 1925) ou le franc (en 1928), et les devises auxiliaires. Les devises clés sont considérées comme convertible en or, les devises auxiliaires ont le choix : être convertible en or et/ou en devises clés. Les banques centrales de petits États n’ont donc plus en réserve que de l’or mais aussi des dollars, des francs… Quant aux États des devises clés, ils ont plus de liberté pour la convertibilité de leur monnaies.

Après la Seconde Guerre mondiale, seul le dollar est encore convertible en or, les États-Unis disposant de 75% des réserves d’or mondiales. White propose donc un système monétaire international organisé autour du dollar américain, mais avec un rattachement nominal à l’or, validant ainsi la position dominante des États-Unis sur le monde. Keynes, considérant l’or comme une « relique barbare », propose de refonder le système sur une unité de réserve non nationale : le Bancor. Finalement, c’est White qui l’emporte. Deux organismes internationaux sont créés par ces accords : la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), aujourd’hui partie de la Banque mondiale, et le Fonds Monétaire International (FMI). Une organisation pour réguler le commerce international devait également être fondée mais ce n’est qu’au bout des accords du GATT en 1995 qu’elle apparaît vraiment : l’OMC.

Ces accords posent un problème : le « dollar gap ». Les pays européens n’ont pas de quoi « acheter » du dollar. Les États-Unis vont alors leur en prêter en 1947 : c’est le plan Marshall, grâce auquel les États-Unis vont pouvoir en plus inonder le marché européen avec leur produits.

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