Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) : entre espoir et craintes
Un organisme génétiquement modifié (OGM) est un organisme dont le patrimoine génétique a été modifié, et ce en vue de développer certaines caractéristiques chez cet organisme. Dans le cas des plantes, les OGM sont assez récents : la première plante génétiquement modifiée a été une plante de tabac, en 1983 aux Etats-Unis. L’intérêt des OGM est qu’on peut transformer une plante afin de la rendre, par exemple, plus nourrissante, plus riche en certaines vitamines, ou bien encore résistante aux insectes, aux parasites, aux herbicides, etc.
De grandes firmes produisent et commercialisent aujourd’hui ce genre de graines, telles que Syngenta, Monsanto ou Novartis qui constituent une sorte d’oligopole international. Arguant des possibilités qu’ouvre la génétique en matière d’OGM, ces entreprises indiquent que leurs graines sont une réponse à la faim dans le monde. Elles permettraient de lutter à la fois contre la sous-nutrition et la malnutrition (le golden rice est à ce titre plus riche en vitamine A qu’un riz classique), mais aussi contre la pollution des sols. En effet, une plante résistante aux parasites fera consommer moins de produits chimiques tels que des pesticides. Autant de bonnes raisons de penser que les OGM peuvent améliorer le sort de millions de personnes.
Pourtant, le type d’OGM majoritairement développé est celui qui résiste aux herbicides, et qui incitera donc les agriculteurs à utiliser davantage de tels produits (tels que le Roundup, mis au point par Monsanto), aux effets néfastes sur l’environnement. De plus, la majorité des cultures OGM sont constituées de soja et de maïs destinés à nourrir non pas des hommes mais du bétail. Dans le même temps, il y a un manque cruel de variétés génétiquement modifiées pour des productions vivrières telles que le mil, le sorgho, etc. En outre, des inquiétudes subsistent quant à la possibilité de voir ces plantes se croiser naturellement avec d’autres plantes dans la nature, et proliférer au-delà des champs cultivés appauvrissant ainsi la biodiversité. Pourtant, les plantes OGM sont stériles et donc à usage unique, et ne peuvent se reproduire, ce qui pousse par contre les agriculteurs à en racheter. Enfin, on ne sait pas les effets que peuvent avoir ces OGM sur l’organisme humain, notamment à long terme, ce qui inquiète les associations de consommateurs ainsi que les services de santé. Ceci pousse, surtout en Europe, les pouvoirs publics à limiter la production et la commercialisation de telles productions. Ainsi, en 2008, le gouvernement français a décidé d’un moratoire concernant le MON 810, espèce de maïs génétiquement modifiée. Et la lutte contre les OGM a pris de l’ampleur dans la nébuleuse altermondialiste : on se rappelle par exemple de José Bové et Noël Mamère qui entreprirent d’arracher des champs entiers de plantes transgéniques en 2004 à Menville, en Haute-Garonne.
Quoiqu’il en soit, les OGM attirent de plus en plus : si les premières surfaces ensemencées datent du début des années 1990, elles représentaient en 2009 134 millions d’hectares, soit près de 9% des surfaces cultivées.