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Baisse des cours pétroliers : cause politique, impact économique ?

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La baisse continuelle des cours pétroliers depuis le début 2015 s’est aggravée durant l’été, les analystes arguant des difficultés chinoises et du retour de l’Iran comme causes majeures. L’ampleur reste cependant impressionnante, puisque nous sommes revenus aux cours post-crise de 2008.

L'Iran de retour sur le marché pétrolier, pour des signaux majoritairement baissiers pour les cours mondiaux
L’Iran de retour sur le marché pétrolier, pour des signaux majoritairement baissiers pour les cours mondiaux

Les cours pétroliers sont au cœur des indicateurs économiques sans cesse regardés par analystes et économistes. On croit, souvent, qu’une baisse des cours préfigure une crise ou une récession majeure. Or, c’est tout l’inverse : au lieu d’anticiper une récession, il est très fréquent qu’une baisse des cours génère une croissance plus forte qu’attendue. Les contrechocs pétroliers des années 1980, ou celui de 2000-2001 en sont de bons exemples. De la même manière, on se trompe souvent lorsqu’on affirme qu’une remontée des cours génère une période d’expansion économique. Rappelons-nous l’explosion des cours pétroliers au premier semestre 2008 (jusqu’à 140 dollars) avant la récession que l’on connaît.

Pourtant, le mécanisme économique est simple, et a été maintes fois relayé par les médias cet été. Toute baisse des prix profite au consommateur, tout heureux de réduire sa facture énergétique. Ce consommateur pourra donc dépenser l’argent économisé sur d’autres produits, permettant la croissance de l’économie. Une baisse des cours vaut donc bien mieux que tout autre stimulus décidé par les grandes institutions nationales ou continentales ! Cela s’entend bien évidemment dans l’hypothèse où les gouvernements maintiennent leurs dépenses publiques indépendamment de l’évolution des cours du brut. D’où une meilleure croissance qu’afficheront tous les pays du globe l’an prochain, y compris la Chine pourtant en difficulté cette année.

Tant de signaux plaident pour une poursuite de cette baisse, et pourtant…

Si l’on en revient à l’autre cause de ce repli massif des cours, on s’aperçoit d’une fantastique nouveauté dans le lien entretenu entre la géopolitique et l’énergie. A de maintes reprises ces dernières années, les cours pétroliers ont augmenté pendant ou à la suite de conflits (Afghanistan, Irak, Révolutions arabes). Mais 2015 marque une nouveauté : il est possible que des événements géopolitiques poussent les cours à la baisse. En effet, dans ce monde si incertain, une relation géopolitique pacifiée, comme cela semble être devenu le cas entre l’Iran et l’Occident, peut exercer une pression à la baisse sur les cours. Et cela n’est que le début. Lorsqu’on regarde les situations politiques dans la plupart des grands pays producteurs, il est difficile de faire pire. Chaos en Libye et en Irak, terrorisme au Nigeria, difficultés majeures au Venezuela : sauf catastrophe, la situation dans ces pays ne peut guère s’aggraver. Toute pacification, voire même une simple stabilisation politique sera perçue comme un facteur positif, et donc baissant les cours du brut.

Cependant, il faut savoir parier sur une remontée des cours. Le retour de l’Iran (deux millions de barils/jour), conjugué au schiste américain, et aux souhaits saoudiens de ne pas laisser l’avantage à l’Iran fait penser que des tensions réapparaitront nécessairement, et qu’elles dépasseront le pur cadre pétrolier. Reste à savoir si ces tensions seront suffisantes pour compenser l’afflux continu de nouveaux barils et ainsi provoquer une remontée des cours durable et importante.

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