Mondialisation et enjeux

Les grandes puissances sont prêtes à poursuivre les objectifs de l’ONU contre la pauvreté

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La semaine prochaine, à New York, se déroulera un sommet au cours duquel les leaders de ce monde promettront de tout faire pour réduire la pauvreté d’ici 2015. Précisons, tout d’abord, que la crise de 2008 et ses conséquences sur les budgets des Etats ne permettront pas d’affirmer de nouveaux objectifs. On s’en tient donc à des objectifs « réalisables ». Dix ans après « les Objectifs du Millénaire », il s ‘agira là de tout faire pour lutter contre pauvreté et faim, de concert.

A vrai dire, selon une étude de la Banque Mondiale, les progrès déjà enregistrés sont surtout dus à la croissance intérieure chinoise et indienne, qui a permis de sortir des millions de gens de la pauvreté, mais également en Afrique : on estime que (seulement) 38% des Africains vivront sous le seuil de pauvreté en 2015 (contre quasiment la moitié aujourd’hui). Mais gare au triomphalisme ambiant : la lutte contre la pauvreté s’est faite au détriment de celle contre la faim, contre l’inégalité homme/femme, ou pour l’accès à l’éducation, faute de budget équitable. Les pauvres ont subi de plein fouet la hausse du prix de l’alimentation, combinée à une chute des remises (les immigrés pâtissant en premier lieu des pertes d’emplois au Nord). Ban Ki-Moon en est conscient : « nous devons toujours baser nos politiques en considérant les réalités sur le terrain ».

Le secrétaire Général de l’ONU rappelle également les pays du Nord à l’ordre : même si les temps sont difficiles pour eux aussi, ils ne doivent pas oublier leurs promesses. Revoir les objectifs à la baisse reviendrait à dire que le monde ne se préoccupe pas des pauvres. Et même le directeur de la stratégie du FMI, M. Bredenkamp, d’affirmer que retrouver une forte croissance nécessite des actions en commun du Nord et du Sud. Reste que 71 millions de personnes deviendront pauvres en 2020 à cause de la crise récente.

Au-delà des chiffres, une évidence apparait : les pays riches veulent toujours aider les pays pauvres, mais en donnant moins et mieux. Mais le risque, à cause des conservatismes, est de donner moins, mais toujours de la même façon, générant corruption, privations et autres phénomènes. Certes, comme vient de l’indiquer la FAO, le nombre de sous-alimentés à diminué en 2010, mais il reste toujours une dépendance énorme vis-à-vis des cours mondiaux et de la spéculation. Mais ça, les pays riches ne sont pas près de revenir dessus !

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