L’énergie en 2011 : où en est-on ? (3/3)
D’où proviendra le pétrole ?
D’un groupe de pays encore plus restreint qu’aujourd’hui. L’OPEP représentera la moitié de l’offre contre 40% en 2010, puisque la production des pays non-OPEP a (déjà) atteint son maximum. De plus, la puissance des compagnies internationales continue à s’estomper, de par la croissance des compagnies nationales et des baisses des réserves des pays de l’OCDE (où la plupart d’entre elles sont nées). Résultat, on estime qu’il faudra trouver l’équivalent de six fois la production actuelle de l’Arabie Saoudite pour contenter la demande en 2035.
Les perspectives gazières sont, elles, incertaines. La grande consommation de gaz aura des conséquences sur tout le secteur énergétique. Par exemple, des prix bas entraineraient une hausse de la demande, et donc une baisse du recours au renouvelable.
Quels seront les trois enjeux majeurs des prochaines années ?
Tout d’abord, la sécurité énergétique. Sans un changement profond, les énergies fossiles continueront à dominer aux dépens d’une sécurité renforcée, possible avec une diversification des sources énergétiques. N’oublions pas également que l’on se devra de résoudre la divergence géographique entre zones de production et de consommation, par exemple en augmentant les transferts d’énergie. Deuxièmement, le développement économique. Sans changement, aucune véritable alternative au pétrole ne sera disponible avant 2035. Les pays pauvres importateurs feront face à une hausse du coût de leurs imports, pesant grandement sur leur situation économique. Enfin, la protection de l’environnement. Sans changement, la pollution de l’air augmentera de 45% d’ici 2035, causant une hausse de la température de la Terre d’environ 6°C.
Quelles conséquences peut-on en tirer ?
La réponse est simple : une véritable transformation de notre système énergétique est nécessaire. A ce titre, l’AIE propose son « Scénario 450 », traçant les transformations nécessaires pour une situation énergétique durable. Selon l’AIE, il est souhaitable d’avoir une baisse de notre intensité carbone de 3% par an d’ici 2020, puis de 5% d’ici 2035 (rappelons que le choc de 1973 avait permis une baisse de cette intensité de 3% !). L’efficacité énergétique reste la solution la plus rapide et la moins chère pour parvenir à nos fins en matière environnementale. Enfin, il faudrait assister à une nouvelle révolution des transports, qui se manifesterait par le fait que 75% des véhicules passagers seront hybrides ou électriques en 2035. Le gain ne sera pas qu’environnemental : il se mesurera aussi au niveau de notre sécurité énergétique.