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Le conflit israëlo-palestinien, une guerre de l’eau ?

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Alors qu’il avait été publié dans la discrétion la plus totale en décembre dernier, le rapport sur l’eau au Proche Orient remis par le député socialiste Jean Glavany provoque aujourd’hui de vives réactions dans les rangs israéliens. La question de l’eau y est décrite comme révélatrice d’un nouvel apartheid dans la région.

Le gouvernement israélien a exprimé sa consternation devant les accusations portées par le rapport français. Celui-ci met en évidence la gestion inégale des ressources opérée par Tel Aviv : destruction systématique des puits palestiniens, détournement du Jourdain, tarification excessive pour les habitants des territoires occupés, surexploitation du fleuve Jourdain entraînant sa salinisation… Les faits sont accablants.

La question du partage de l’eau est une question brûlante au Proche-Orient. Dans cette région où le stress hydrique est omniprésent, les tensions sont exacerbées autour de cette ressource qui, de par sa nature se fie des frontières politiques et exige donc une gestion transfrontalière commune – ce qui est loin d’être le cas au Proche-Orient. La rivalité entre Israël et Palestine est indissociable de la lutte pour ce liquide vital qu’est l’eau.

Le conflit israélo-palestinien, majoritairement envisagé sous son aspect religieux,  est également une guerre de l’eau.

Il faut savoir que la majeure partie de l’eau disponible en Israël prend sa source à  l’extérieur du pays.  Le contrôle de leur approvisionnement en eau est donc une priorité pour les Israéliens. Les intérêts stratégiques du pays sont ainsi constitués en fonction de cette dépendance, ce qui explique l’acharnement d’Israël à conserver le Golan – véritable château d’eau – ou la Cisjordanie, qui dispose également de ressources importantes en plus d’un accès privilégié au Jourdain.

A ce titre, Israël est accusé d’assoiffer les territoires occupés, le fleuve Jourdain cristallisant les désaccords. Gaza, situé en aval d’Israël, n’est qu’à peine desservie : un gazaouite consomme près de cinq fois moins d’eau qu’un Israélien. Une véritable crise sanitaire menace Gaza. La Cisjordanie est quant à elle mieux lotie, car située en amont d’Israël. Pour autant, les prix pratiqués diffèrent selon que l’on soit colon ou habitant des colonies.

« L’eau deviendra une ressource plus précieuse que le pétrole. » prédisait en 1980 Butros Butros Ghali, Ministre  des affaires étrangères égyptien.  Si l’or noir cristallise pour l’instant l’attention, l’or bleu lui ne se remplace pas…

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