Chypre : de l’indépendance à l’accession à l’Union Européenne
En 1878, l’Empire Ottoman cède Chypre à la Grande-Bretagne. Au début de la Première Guerre mondiale, l’île de 9 000 kilomètres carrés devient un protectorat britannique en 1914 (lors de l’entrée en guerre de l’Empire Ottoman) avant qu’elle ne devienne une colonie britannique en 1925, malgré la désapprobation des habitants grecs.
Ces derniers, qui représentent alors 80% de la population, demandent leur indépendance en 1950, afin de former une union avec la Grèce, ce que les Chypriotes turcs désapprouvent. Après une longue guerre civile, Chypre obtient finalement son indépendance en 1960, devenant une République indépendante, membre de l’ONU et du Commonwealth.
Alors que le gouvernement chypriote, dominé par les Chypriotes grecs, voulurent effectuer un rapprochement avec la Grèce, les violences avec les Chypriotes turcs éclatèrent. Les représentants turcs quittèrent le gouvernement pour former un nouveau gouvernement dans le Nord du pays. En juin 1964, les Chypriotes turcs font appel à l’aide de la Turquie afin qu’elle assure leur protection. Dix ans plus tard, suite à un coup d’Etat appuyé par la Grèce, la Turquie envahit l’île de Chypre, désormais coupée en deux, l’armée turque occupant le tiers du territoire au Nord. D’importants déplacements de population ont alors lieu : 160 000 Chypriotes grecs quittent le Nord pour le Sud de l’île, et 40 000 Chypriotes turcs font le chemin inverse. En 1983, le Nord de l’île se déclare République turque de Chypre Nord, qui n’est reconnue que par la Turquie.
Un rapprochement nécessaire à la Turquie pour rejoindre l’Union Européenne
Depuis, alors que la République de Chypre est devenue une terre importante pour le tourisme et les investissements, le Nord de l’île reste dépendante de l’aide économique de la Turquie : ainsi, au début du XXI° siècle, le PIB par habitant était le triple au Sud de ce qu’il était au Nord. Alors que les Nations Unies tentaient de relancer le dialogue dans les années 1990, Rauf Denktas, leader du gouvernement du Nord du pays, ne cessaient de fermer la porte. En 2002, toutefois, sous la pression de la Turquie notamment, de nouvelles négociations furent entamées. Le plan Annan, du nom du Secrétaire Général des Nations Unies, propose l’instauration d’un Etat confédéral, ce que refusèrent les deux parties. En décembre 2004, Chypre devient membre de l’Union Européenne avant que l’année qui suit, des premiers points de passage sont ouverts entre les deux côtés de l’île.
Aujourd’hui encore, Chypre représente une question épineuse, notamment pour la Turquie désireuse d’intégrer l’Union Européenne mais qui doit pour cela se retirer de Chypre.